Attaché par une corde à une grue, le corps sans vie de Majid Rahnavard surplombe une petite foule rassemblée à Machhad, dans le nord-est de l’Iran. «Allah akbar» («Dieu est grand»), s’exclament des bassidji, une force paramilitaire des Gardiens de la révolution. La plupart des habitants de la ville ont refusé d’assister à cette exécution publique, organisée à l’aube du 12 décembre, quatre jours seulement après celle de Mohsen Shekari – le premier manifestant pendu depuis le début de la révolte, il y a trois mois.
Les deux hommes, tous deux âgés de 23 ans, ont été condamnés à mort pour «inimitié à l’égard de Dieu» («mohareb») à l’issue d’un «procès-spectacle» et «d’aveux forcés», selon plusieurs ONG de défense des droits humains. Les familles des victimes n’ont pas été informées de leur décès imminent. Une vidéo déchirante montre la mère de Mohsen Shekari hurler de douleur dans les rues de Téhéran en apprenant la terrible nouvelle. «L’horreur absolue», a réagi Amnesty International, qui craint de nouvelles mises à mort dans les jours à venir.
Interview
Arme supplémentaire de sa répression sanglante
Le pays des mol