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Lennart Monterlos, Franco-Allemand détenu en Iran pour «espionnage», est arrivé en France

Le jeune de 19 ans, parti faire une randonnée à vélo et disparu le 16 juin, a été acquitté il y a quelques jours des charges qui pesaient contre lui.

Lennart Monterlos avait disparu le 16 juin en Iran. (Capture Instagram @lennart_mtrl)
Publié le 06/10/2025 à 12h21, mis à jour le 09/10/2025 à 10h46

Lennart Monterlos, Franco-Allemand de 19 ans arrêté alors qu’il faisait une randonnée à vélo en Iran, est arrivé en France jeudi 9 octobre, au lendemain de sa libération, a appris l’AFP. Le jeune homme avait été acquitté lundi des charges d’«espionnage» par Téhéran.

«Lennart Monterlos a quitté le territoire iranien cet après-midi. Il est actuellement en train de rejoindre le territoire français», avait indiqué mercredi soir le Quai d’Orsay. Il devait être accueilli par des personnels du Centre de crise et de soutien du Ministère de l’Europe et des affaires étrangers, précise-t-on de source diplomatique. «Nous sommes soulagés du retour de notre fils auprès de nous», avaient réagi ses parents dans une déclaration écrite transmise à l’AFP par leur avocate Me Chirinne Ardakani. «Mais nos pensées vont immédiatement à Cécile [Kohler] et Jacques [Paris] dont nous espérons le retour dans les plus brefs délais et pour qui nous continuerons à nous battre aux côtés de leurs familles ainsi qu’à l’ensemble des otages européens toujours arbitrairement détenus», ont-ils ajouté.

«Lennart Monterlos est libre», s’était réjoui le ministre démissionnaire Jean-Noël Barrot, avant d’ajouter : «Je n’oublie pas Cécile Kohler et Jacques Paris dont nous exigeons la libération immédiate.» Ces deux Français sont emprisonnés depuis plus de trois ans en Iran. Le président Emmanuel Macron a également salué la libération de Lennart Monterlos. «La Nation partage son soulagement et celui de ses proches. Merci à tous ceux qui ont œuvré à cette libération.Je pense aussi à Cécile Kohler et à Jacques Paris, toujours détenus arbitrairement et dans des conditions inhumaines en Iran. Ils doivent être libérés immédiatement», a-t-il écrit sur X.

Sportif passionné de voyages et d’aventures, Lennart Monterlos était sorti de prison le week-end dernier avant d’être accueilli à l’ambassade de France à Téhéran, dans l’attente de papiers administratifs l’autorisant à quitter le territoire de la République islamique, ont expliqué à l’AFP les sources proches du dossier.

Les autorités de Téhéran n’avaient jamais officiellement donné de justification au chef d’accusation d’espionnage déposé contre le jeune homme, originaire de Besançon (France-Comté), après son arrestation le 16 juin à Bandar-Abbas, dans le sud de l’Iran. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, avait seulement déclaré en juillet qu’il avait «commis un délit», sans préciser lequel.

Le 11 septembre, Abbas Araghtchi avait déclaré qu’un «accord» d’échange de prisonniers entre l’Iran et la France, approchait de sa «phase finale». Le 24 septembre, Emmanuel Macron annonçait une «perspective solide» pour le processus de libération après s’être entretenu avec le président iranien Massoud Pezeshkian à New York à l’Assemblée générale des Nations Unies.

Depuis, aucune nouvelle n’avait permis d’entretenir l’espoir d’une libération imminente du jeune cycliste. En réaction, la famille de Lennart Monterlos appelait la semaine dernière à une mobilisation pour sa libération le samedi 18 octobre, à Besançon, alors qu’elle ne s’était pas exprimée depuis mi-juillet.

Deux autres «otages d’Etat»

Mais la perspective d’un échange de prisonniers concernait également deux autres ressortissants français. La décision d’acquittement du jeune bisontin intervient alors que la France attend toujours la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés le 7 mai 2022 au dernier jour d’un voyage touristique. Les deux syndicalistes sont accusés d’espionnage pour le compte d’Israël et sont depuis «retenus comme otages d’Etat» à Téhéran, selon les autorités françaises. Alors qu’ils encourent la peine de mort, la France avait déposé en mai une requête contre Téhéran devant la Cour internationale de justice. Le 25 septembre, la juridiction internationale avait annoncé abandonner l’affaire à la demande de la France.

Leur libération est liée pour Téhéran à celle d’une ressortissante iranienne, Mahdieh Esfandiari, arrêtée en France en février pour avoir fait la promotion du terrorisme sur les réseaux sociaux, selon la justice française. L’Iran a demandé à plusieurs reprises sa libération, estimant qu’elle est injustement détenue.

Sans mentionner les noms précis de Cécile Kohler et Jacques Paris, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, avait déclaré ce lundi 6 octobre que «la décision concernant la libération de ces deux personnes et de Mme Esfandiari est en cours d’examen par les autorités compétentes». Avant d’ajouter qu’il espérait que les libérations se fassent «prochainement».

Mise à jour à 10h42 avec l’arrivée de Lennart Monterlos