C’est une véritable descente. Des hommes en civil et des policiers en uniforme ont assiégé dimanche l’université Sharif, à Téhéran. La plus prestigieuse du pays, celle qui forme ses meilleurs ingénieurs. Alors que le soulèvement déclenché par la mort de Mahsa Amini entrait ce week-end dans sa troisième semaine, l’université a été le théâtre de nombreux rassemblements samedi et dimanche, premiers jours ouvrés en Iran. Dimanche après-midi, les autorités ont tenté d’y mettre un terme, par la force.
Le récit exact des événements demeure nébuleux en raison des restrictions imposées aux médias dans la couverture de ce mouvement de contestation et de la coupure des réseaux de communication. Mais, d’après des témoignages publiés dans la presse iranienne et étrangère, et des images diffusées sur les réseaux sociaux malgré la censure, des unités ont encerclé le campus, empêchant les étudiants de sortir, les poursuivant et les frappant à l’intérieur. Une vidéo montre des jeunes gens essayant de fuir, paniqués, dans un parking souterrain. Des hommes à moto les poursuivent. Des témoins disent avoir entendu des coups de feu, qui pourraient être des tirs de chevrotine, que