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Acharnement

Iran : les autorités condamnent l’oncle de Mahsa Amini à plus de cinq ans de prison

Safa Aeli a été condamné par les autorités iraniennes à une peine de plus de cinq ans de prison pour ses opinions antigouvernementales exprimées lors des manifestations de 2022, ont déclaré ce mardi 13 février des groupes de défense des droits humains.
Mahsa Amini, à gauche, et son oncle, Safa Aeli, à droite. (Capture d'écran X @AlinejadMasih)
publié le 13 février 2024 à 19h41

L’oncle de Mahsa Amini dans le viseur des autorités iraniennes. Safa Aeli, 30 ans, a été condamné à une peine de cinq ans et quatre mois d’emprisonnement par le tribunal révolutionnaire de la ville de Saqez, dans le nord-ouest de l’Iran – dont est originaire la famille Amini –, ont annoncé ce mardi 13 février les groupes de défense des droits humains Hengaw et Human Rights Activists News Agency (HRANA). Citant l’avocat de la famille, Me Saleh Nikbakht, le groupe HRANA a toutefois précisé qu’une partie de cette peine a été suspendue et que Safa Aeli devrait purger au total trois ans et six mois en prison.

Sont mises en cause ses opinions antigouvernementales et son insulte envers le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, exprimées lors des manifestations nées en 2022 et ayant fait trembler la République islamique d’Iran. Le 16 septembre de la même année, la mort de Mahsa Jina Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, avait provoqué un vaste mouvement de contestation rebaptisé par son slogan «Femme, vie, liberté». Trois jours plus tôt, la jeune femme avait été arrêtée par la police des mœurs pour un voile mal ajusté – son port est obligatoire pour les femmes en Iran. Sa famille et les militants des droits humains soutiennent qu’elle a été battue à mort, ce que réfutent les responsables iraniens.

Neuf manifestants exécutés

Safa Aeli avait été libéré sous caution en octobre 2023, selon HRANA. Il avait été arrêté un mois plus tôt, en septembre, peu avant le premier anniversaire de la mort de Mahsa Amini. Le jour même, c’est son père, Amjad Amini, qui avait été brièvement détenu par la police, avaient déclaré des journalistes iraniens et des groupes de défense des droits humains – une information démentie par les autorités.

L’acharnement des autorités iraniennes à l’égard de la famille Amini est un cas d’école de la répression conduite par la République islamique envers les participants des manifestations de soutien à Mahsa Jina Amini et de contestation du régime établi. Des centaines de personnes y avaient trouvé la mort, quand des milliers d’arrestations avaient été menées par les forces de sécurité iraniennes, d’après des associations de défense des droits humains. D’après elles, neuf hommes ont depuis été exécutés dans des affaires liées aux manifestations.