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Iran : Mostafa Tajzadeh, un réformateur refoulé

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La candidature de l’opposant à l’élection présidentielle du 18 juin a été rejetée par le Conseil des gardiens de la Constitution. Après avoir passé sept ans derrière les barreaux, le sexagénaire n’a pas abandonné l’idée de réformer la République islamique.
Comme d’autres tenants du courant réformateur, l’opposant iranien Mostafa Tajzadeh a séjourné à la prison d’Evin, entre 2009 et 2016. (Hasan Sarbakhshian/AP)
publié le 27 mai 2021 à 7h22

Le vacarme du centre de Téhéran n’arrive pas jusqu’ici. Tout au nord de la capitale iranienne, là où la ville grimpe sur les montagnes, un îlot d’immeubles surgit dans un paysage de moins en moins urbanisé. C’est là, dans le hall désert de l’un de ces bâtiments modernes que Mostafa Tajzadeh nous reçoit. Assis sur un canapé, l’homme politique et opposant de l’intérieur s’alarme de l’état du système politique de son pays. C’était en février 2020, au lendemain des élections législatives. Elles avaient été marquées par une abstention record sanctionnant, aux yeux de beaucoup, la décision de disqualifier presque tous les candidats n’épousant pas la ligne la plus dure. Un scénario qui semble sur le point de se répéter lors de la présidentielle du 18 juin.

«Environ 20 % des habitants ont voté à Téhéran, alors que 98 % avaient voté pour la République islamique en 1979. C’est une défaite pour le clergé d’Etat. Nous sommes dans un Etat de la minorité», lâche Tajzadeh, qui n’a jamais retenu ses coups. Le sexagénaire est l’un des dern