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Détention

Iran : «otage d’Etat», le Français Louis Arnaud condamné à 5 ans de prison

Arrêté alors qu’il visitait le pays en septembre 2022, le voyageur français a écopé de cinq ans de prison, accusé de «propagande et atteinte à la sécurité de l’Etat iranien».
Une photo non datée Louis Arnaud, diffusée par sa famille le 26 janvier 2023. (Photo/AFP)
publié le 9 novembre 2023 à 11h43

Cela fait plus de 400 jours que Louis Arnaud est détenu par le régime de Téhéran. Agé de 36 ans, ce consultant a été condamné à cinq ans de prison «après plusieurs audiences dans un tribunal sans la présence de ses avocats», a annoncé mercredi 8 novembre sa mère, Sylvie Arnaud. «Les accusations portées à son encontre, à savoir propagande et atteinte à la sécurité de l’Etat iranien, sont totalement infondées», a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Son fils, qui voyageait à l’époque sur la route de la soie, avait été arrêté le 28 septembre, peu après le début du soulèvement populaire qui a éclaté en Iran après la mort de Mahsa Amini. Pourtant, assure Sylvie Arnaud, il «s’est toujours tenu à l’écart des mouvements sociaux qui venaient de débuter. A aucun moment il n’a agi avec des intentions politiques ou par légèreté. Cette condamnation est une atteinte aux droits de l’Homme et aux libertés individuelles. Elle enferme sans raison un innocent».

Selon elle, Louis «avait entrepris son périple dans le but de découvrir la diversité culturelle du monde, s’arrêtant en Iran, un pays qu’il rêvait de visiter depuis longtemps pour la richesse de son histoire et l’accueil de ses habitants».

Quatre Français encore détenus en Iran

De son côté, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, a qualifié d’«inacceptable» la condamnation de Louis Arnaud, appelant mercredi à «sa libération immédiate, ainsi qu’à celle de la totalité des Français arbitrairement détenus en Iran».

Outre Louis Arnaud, au moins trois autres Français se trouvent encore derrière les barreaux en Iran : Cécile Kohler, une enseignante, Jacques Paris, son compagnon, et un autre ressortissant dont l’identité n’a jamais été rendue publique. Tous sont considérés comme des «otages d’Etat» par Paris. Fin août, Emmanuel Macron avait exigé leur libération, affirmant qu’ils étaient détenus «dans des conditions inadmissibles». Lundi, Noémie Kohler, la sœur de Cécile, a affirmé que cette dernière était «épuisée» et «désespérée», ajoutant ne pas comprendre «pourquoi elle est emprisonnée».

Après de longs mois d’emprisonnement, le Français Benjamin Brière, et le Franco-irlandais Bernard Phelan, ont de leur côté été libérés en mai pour des «raisons humanitaires». La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en 2019 pour atteinte à la sécurité nationale, puis libérée en février dernier mais sans autorisation de quitter le territoire iranien, est quant à elle revenue en France en octobre.

Au total, plus de dix Occidentaux seraient détenus par le régime iranien, qui est accusé de s’en servir comme monnaie d’échange dans des négociations, notamment en vue d’obtenir la libération de ses propres ressortissants. La France, comme d’autres Etats, dénonce une «diplomatie d’otages».