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Libération
Droits humains

Iran : un ressortissant suisse retrouvé mort en prison

Selon le juge en chef de la province iranienne de Semnan (nord de l’Iran) ce jeudi 9 janvier, l’homme s’est suicidé. Il était accusé d’espionnage.
Dans une cellule de prison en Iran, en octobre 2022. (Koosha Mahshid Falahi /AFP)
publié le 9 janvier 2025 à 17h16

Un homme accusé d’espionnage a été retrouvé mort ce jeudi 9 janvier dans la prison iranienne de Semnan (nord de l’Iran). Le détenu se serait suicidé, selon le juge en chef de la province du même nom, cité par l’agence de presse semi-officielle iranienne Tasnim. Son identité n’a pour l’heure pas été révélée. D’après la chaîne d’information Iran International, il partageait sa cellule avec un autre détenu.

«Ce matin, un citoyen suisse s’est suicidé dans la prison de Semnan», a déclaré Mohammad Sadeq Akbari, ajoutant que le détenu avait été «arrêté par les agences de sécurité pour espionnage et que son cas faisait l’objet d’une enquête», sans donner plus de détails. Le ressortissant suisse, qui n’a pas été identifié, avait demandé à son compagnon de cellule de lui apporter de la nourriture de la cafétéria de la prison et «a profité de ce moment où il était seul pour se suicider», selon Mizan Online, l’organe de presse du pouvoir judiciaire. Toujours selon cette source, les efforts visant à réanimer le prisonnier ont échoué. Les autorités pénitentiaires «sont immédiatement intervenues pour [tenter de] lui sauver la vie, mais leurs efforts ont été vains», a ajouté Miza, qui n’a pas fourni de détails sur la date de l’arrestation du Suisse ou la manière dont il s’est suicidé.

Ces dernières années, l’élite des Gardiens de la révolution iraniens a arrêté des dizaines de binationaux et d’étrangers, principalement pour des accusations liées à l’espionnage et à la sécurité. Mardi, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, indiquait que depuis l’élection du président Pezeshkian en juillet 2024, la situation des trois otages français retenus par la république islamique s’est détériorée : «La situation de nos compatriotes otages en Iran est tout simplement inadmissible ; ils sont détenus injustement depuis plusieurs années, dans des conditions indignes qui, pour certains, relèvent de la définition de la torture au regard du droit international», a déclaré le ministre lors de la conférence des ambassadeurs, assurant que Paris ne les oubliait pas «une seule seconde».

La Suisse, elle, joue un rôle intermédiaire important entre Washington et Téhéran, car elle représente les intérêts américains en Iran et partage les messages entre les deux pays.

Une journaliste italienne libérée

Un couple de Français, Cécile Kohler et Jacques Paris, sont détenus en Iran depuis mai 2022 dans la prison d’Evin. Ils sont accusés par les autorités d’«espionnage», ce que leurs proches démentent. Un troisième Français, prénommé Olivier mais dont le nom de famille n’a pas été rendu public, est également détenu en Iran depuis 2022. Paris qualifie ces prisonniers d’«otages d’Etat».

Mercredi, le gouvernement italien a annoncé la libération de la journaliste Cecilia Sala. Cette femme de 29 ans était détenue à Téhéran depuis le 19 décembre, pour avoir «enfreint les lois» lors de son séjour professionnel avec un visa journalistique. Elle avait été arrêtée sur potentiel fond de représailles. Trois jours plus tôt, Mohammad Abedini Najafabadi, un homme d’affaires suisso-iranien, avait été arrêté à l’aéroport de Milan, soupçonné d’être un trafiquant d’armes proche du régime.

La défenseuse des droits humains iranienne et Prix Nobel de la paix Narges Mohammadi, incarcérée à Téhéran depuis novembre 2021, a pour sa part été libérée provisoirement pour raisons de santé en décembre. Elle n’a pas encore été renvoyée en prison, mais son statut légal reste incertain et elle est susceptible d’être à nouveau interpellée «à tout moment», selon l’avocate de sa famille. À 52 ans, elle a été maintes fois condamnée et emprisonnée depuis vingt-cinq ans pour son engagement.

Mise à jour à 17 h 40, ajout d’autres cas de détenus ; à 17 h 57 avec des détails sur le détenu suisse.