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Libération
Conflit

Ismaïl Haniyeh : une bombe cachée sous la maison pourrait être responsable de sa mort

Contrairement aux éléments communiqués par l’Iran, qui font état d’une frappe israélienne, sept sources citées par le «New York Times» rapportent le chef du Hamas aurait été tué dans l’explosion d’une bombe déclenchée à distance et dissimulée sous le bâtiment où il créchait.
Portrait du chef du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran, en Iran, le mercredi 31 juillet 2024. (Vahid Salemi/AP)
publié le 1er août 2024 à 21h49
(mis à jour le 3 août 2024 à 14h40)

Nouvel élément dans l’assassinat à Téhéran d’Ismaïl Haniyeh, qui embrase les tensions au Proche-Orient depuis le mercredi 31 juillet. Selon sept officiels du Moyen-Orient - dont deux Iraniens - et un Américain, le chef du Hamas aurait plutôt été tué par un explosif sous la maison où il se trouvait, rapporte le New York Times jeudi 1er août. L’information va à l’encontre de la communication du Hamas et des médias d’Etat iraniens, qui ont affirmé dès l’annonce de sa mort que l’homme de 61 ans avait été tué par un «projectile aérien». Ils maintiennent encore cette version ce 3 août. Israël n’a, de son côté, toujours pas communiqué.

Selon cinq des sources citées par le journal américain, l’explosif aurait même été caché sous la maison il y a deux mois. Le bâtiment est pourtant censé être sous la protection du Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran. Il était connu qu’Ismaël Haniyeh, en exil entre la Turquie et le Qatar, s’était déjà rendu plusieurs fois dans cette maison lorsqu’il venait à Téhéran. La bombe, qui utilisait l’intelligence artificielle, n’avait plus qu’à exploser dans la chambre quand il s’y trouverait à nouveau. Chose faite mercredi, à l’aube, alors que le leader du mouvement islamiste s’était déplacé dans la capitale iranienne pour la cérémonie d’investiture du nouveau président.

Des agents du Mossad, service de renseignement israélien, l’auraient déclenchée à distance mais sur le sol iranien, après avoir eu la confirmation qu’Haniyeh se trouvait dans la chambre. L’explosion a secoué le bâtiment, brisé quelques fenêtres ; un mur extérieur se serait aussi partiellement effondré. Un garde du corps a été tué.

Deux jours après l’article du New York Times, les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République d’Iran, maintiennent tout de même la version d’un projectile lancé depuis l’extérieur de la maison. «D’après les enquêtes et investigations, cette opération terroriste a été menée en tirant un projectile à courte portée avec une ogive d’environ 7 kilogrammes depuis l’extérieur du lieu d’hébergement des invités (provoquant) une forte explosion», ont-ils indiqué dans un communiqué publié par l’agence officielle Irna samedi 3 août. En ajoutant qu’Israël était «soutenu par les Etats-Unis» dans cette opération.

L’assassinat a renforcé les tensions dans le Moyen Orient. L’Iran et ses alliés préparent leur riposte. Tandis que des manifestations se sont formées à Amman, Rabat, Tunis et dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban. A Téhéran, des appels à venger sa mort ont résonné la foule qui a assisté, ce jeudi, à ses funérailles. Le Hamas a demandé à ce que «des marches de colère partent de chaque mosquée» après la grande prière du vendredi.

Mise à jour le 3 août à 14 h 40 avec les nouvelles déclarations des Gardiens de la Révolution.