Après des semaines de pression internationale pour permettre l’arrivée de vivres à Gaza, 120 camions d’aide humanitaire sont finalement entrés sur le territoire dimanche 27 juillet. C’est ce que confirme ce lundi 28 juillet le Cogat, un organisme du ministère israélien de la Défense, qui supervise l’entrée d’aide dans l’enclave palestinienne. Les denrées acheminées par les véhicules «ont été distribuées par l’ONU et des organisations internationales», rapporte l’organisme sur X.
Des camions chargés d’aide ont traversé la frontière depuis l’Egypte vers le point de passage israélien de Kerem Shalom. Ils y ont été inspectés avant d’entrer dans la bande de Gaza. L’armée israélienne a aussi annoncé avoir parachuté de l’aide. Trois avions jordaniens et émiratis ont largué 25 tonnes d’aide sur le territoire palestinien ravagé par près de 22 mois de guerre.
Israël a annoncé dimanche une «pause tactique» des combats, et cela quotidiennement de 10 heures à 20 heures, à des fins humanitaires dans plusieurs secteurs du territoire palestinien. Une annonce «bienvenue» selon Tom Fletcher, chef des opérations humanitaires de l’ONU. Sur X, il a écrit que les équipes de l’ONU sur place «feront tout leur possible pour atteindre autant de personnes affamées que possible».
Le Cogat rapporte lundi qu’«une réception et une distribution plus régulières par les agences de l’ONU et les organisations internationales permettront d’acheminer davantage d’aide». L’organisme précise que «180 camions supplémentaires sont entrés à Gaza et attendent maintenant d’être réceptionnés et distribués».
Plus de deux millions de Palestiniens vivent dans la bande de Gaza, où avant la guerre entre Israël et le Hamas, «entre 500 et 1 000 camions entraient chaque jour. Les besoins ont depuis augmenté de manière exponentielle», a commenté dimanche 27 juillet Bushra Khalidi, une responsable de l’ONG Oxfam.
Répondre à un risque de famine généralisée
Israël fait face à une pression internationale croissante concernant la situation humanitaire dramatique dans le territoire palestinien. L’Etat hébreu a très partiellement assoupli fin mai un blocus total imposé début mars, qui a entraîné de graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.
Israël nie depuis des mois tout blocage de l’aide humanitaire et affirme ne pas être responsable de pénuries. L’Etat hébreu accuse le Hamas de piller les cargaisons et les organisations humanitaires et de ne pas les distribuer. «Il existe des couloirs sécurisés. Ils ont toujours existé, mais aujourd’hui c’est officiel. Il n’y aura plus d’excuse», a déclaré Benyamin Nétanyahou dimanche.
Divisions
De nombreuses organisations humanitaires opérant à Gaza affirment depuis plusieurs mois être confrontés à des contraintes et des restrictions les empêchant de fait de répondre à la crise humanitaire : limitations sur les types de denrées, contraintes administratives lourdes. L’ONU et de nombreuses ONG internationales s’étaient alarmées d’une flambée de la malnutrition infantile à Gaza et d’un risque de famine généralisée parmi ses plus de deux millions d’habitants. Bushra Khalidi affirme que «quelques camions ne suffiront pas à réparer les dégâts déjà causés, pour des enfants qui ont enduré des mois de famine».