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Israël affirme que le corps restitué n’est pas celui de Shiri Bibas et accuse le Hamas d’avoir tué les deux enfants, Ariel et Kfir

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Les travaux d’identification menés par l’Institut légal de Tel Aviv sur les dépouilles remises jeudi 20 février par le Hamas, ont permis d’identifier formellement Ariel et Kfir Bibas, mais pas celui de leur mère Shiri.
Ariel Bibas et ses enfants Shiri et Kfir, ont été kidnappés le 7-Octobre 2023 par le Hamas. (Ronen Zvulun/REUTERS)
publié le 21 février 2025 à 7h13
(mis à jour le 21 février 2025 à 10h20)

Un drame dans la tragédie. Israël a accusé ce vendredi 21 février le Hamas d’avoir tué les enfants Ariel et Kfir Bibas pendant leur captivité à Gaza, et surtout de lui avoir remis le corps d’une personne inconnue à la place de celui de leur mère Shiri Bibas. Le mouvement islamiste a réagi ce vendredi, affirmant que ce qu’il restait du corps de cette dernière aurait été mélangé à d’autres restes humains provenant des décombres d’un bâtiment, détruit par une frappe aérienne israélienne, toujours d’après le Hamas. Le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a par ailleurs affirmé sur Telegram que «selon l’évaluation des autorités compétentes et sur la base des renseignements disponibles et des indicateurs de diagnostic, Ariel et Kfir Bibas ont été brutalement tués en captivité en novembre 2023 par des terroristes palestiniens». Le Hamas a, lui, toujours affirmé qu’Ariel et Kfir Bibas, âgés respectivement de 4 ans et 8 mois et demi lors de leur enlèvement en Israël le 7 octobre 2023, avaient été tués dans des bombardements israéliens.

«Violation cruelle» de la trêve

Le corps supplémentaire n’est pas celui de leur mère Shiri ni celui d’aucun otage israélien. Il s’agit d’un corps «non identifié», a ajouté le porte-parole militaire, dénonçant «une violation flagrante» de l’accord de cessez-le-feu par le Hamas. «Nous demandons au Hamas de rendre Shiri Bibas ainsi que toutes les personnes enlevées», a-t-il poursuivi. Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a également réagi, affirmant que le Hamas avait commis une «violation cruelle» du cessez-le-feu dans la bande de Gaza en ne rendant pas la dépouille de l’otage Shiri Bibas, avertissant que Israël agirait «avec détermination» pour la ramener au pays. Pour lui, le corps en question est celui d’une «femme de Gaza». «Nous agirons avec détermination pour ramener Shiri à la maison ainsi que tous nos otages – les vivants et les morts – et nous veillerons à ce que le Hamas paie le prix de cette violation cruelle et perverse de l’accord», a déclaré le Premier ministre israélien dans une vidéo.

Les dépouilles de quatre personnes ont été remises jeudi par le Hamas au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) puis à l’armée israélienne. Le quatrième corps est celui d’Oded Lifshitz, âgé de 83 ans le jour de sa capture au cours de l’attaque sans précédent du Hamas contre le territoire israélien le 7 octobre 2023.

A Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, des combattants armés ont exposé jeudi matin sur un podium quatre cercueils noirs portant chacun la photo d’un des otages. Au-dessus, un poster où Benyamin Nétanyahou apparaissait le visage maculé de sang, flanqué de dents de vampire.

Cette mise en scène a été critiquée aussi bien en Israël qu’à l’international. Tandis que Benyamin Nétanyahou a déclaré que le pays était «fou de rage», l’ONU l’a qualifiée d’«abjecte et cruelle» et Berlin a dénoncé des «images à peine supportables».

Mis à jour à 9 heures : le corps rendu à la place de Shiri Bibas serait celui d’une «femme de Gaza», selon Nétanyahou.