Menu
Libération
Tensions

Israël affirme que l’option militaire en Iran est «inévitable» si les discussions sur le nucléaire s’éternisent

Au lendemain de l’annonce du Donald Trump sur la reprise d’un dialogue direct avec Téhéran sur le sujet du programme nucléaire iranien, Benyamin Nétanyahou a déclaré ce mardi 8 avril vouloir «démanteler tout l’équipement» et faire «exploser les installations» du pays.
Donald Trump et Benyamin Nétanyahou à Washington, le lundi 7 avril 2025. (Brendan Smialowski /AFP)
publié le 8 avril 2025 à 19h58

Entre l’Iran et Israël, le torchon ne cesse de brûler. Le Premier ministre israélien a déclaré ce mardi 8 avril que l’option militaire contre l’Iran était «inévitable» en cas de retard sur les discussions sur son programme nucléaire. Cette annonce intervient au lendemain de l’annonce surprise de Donald Trump concernant une rencontre «à très haut niveau» sur la crise du nucléaire iranien et une reprise du dialogue, au point mort depuis plus de sept ans.

Dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, Benyamin Nétanyahou se dit d’abord d’accord avec le président américain «sur le fait que l’Iran ne doit pas avoir l’arme nucléaire». «Cela peut se faire par un accord, mais uniquement [du genre] : on entre, on fait exploser les installations, on démantèle tout l’équipement, sous supervision américaine avec mise en œuvre américaine, ça serait bien», poursuit-il en exposant sa vision de la diplomatie. Mais il évoque ensuite une «deuxième option», dans le cas de figure où les Iraniens «fassent traîner les discussions» : une «option militaire inévitable».

Pour l’Iran, «il ne peut y avoir d’option militaire»

De son côté, le chef de la diplomatie iranienne a estimé ce mardi qu’un accord pouvait être trouvé avec les Etats-Unis sur le dossier nucléaire si Washington faisait preuve de bonne volonté, avant des pourparlers prévus samedi à Oman. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, participera à ces pourparlers avec pour «objectif principal», a-t-il dit, d’obtenir la levée des sanctions américaines, rétablies en 2018 par Donald Trump et qui étranglent l’économie iranienne. «Ces négociations seront menées de manière indirecte et nous n’accepterons aucune autre forme de négociation», a-t-il poursuivi.

«Pour aller de l’avant aujourd’hui, nous devons d’abord convenir qu’il ne peut y avoir d’option militaire, et encore moins de solution militaire», a également annoncé Abbas Araghtchi dans une rare tribune publiée ce mardi dans le Washington Post.

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. L’Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles. En mars, Donald Trump avait adressé une lettre à l’Iran appelant à des négociations sur le nucléaire, en vue de remplacer le précédent accord international, devenu caduc depuis que Washington s’en est retiré en 2018. Mais il avait également menacé de bombarder le pays en cas d’échec de la diplomatie et pris des sanctions supplémentaires à l’encontre du secteur pétrolier iranien.