Un «tir ami» aux conséquences dramatiques. L’armée israélienne a annoncé ce vendredi 15 décembre au soir que des soldats opérant dans la bande de Gaza avaient tué trois otages israéliens « identifiés par erreur » comme une « menace ». « Lors de combats à Choujaiya [nord], l’armée a identifié par erreur trois otages israéliens comme une menace. En conséquence, les soldats ont ouvert le feu dans leur direction et ils ont été tués », a détaillé le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, à la télévision, supposant qu’ils étaient « soit échappés, soit avaient été abandonnés » par leurs geôliers. Dans la soirée, le chef du gouvernement, Benyamin Nétanyahou, a dit regretter « une insupportable tragédie » qui plonge « tout l’Etat d’Israël dans le deuil ».
Les victimes sont Yotam Haïm, un batteur de heavy metal de 28 ans, et Samer al-Talalqa, un Bédouin de 25 ans, tous deux enlevés au kibboutz Nir Am lors de l’attaque meurtrière du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre, précise un communiqué de l’armée. Le troisième otage tué est Alon Lulu Shamriz, 26 ans, habitant du kibboutz Kfar Aza, selon la même source.
« Au cours d’une inspection de la zone de l’incident, des soupçons sont apparus quant à l’identité des morts, a précisé Daniel Hagari. Les corps ont été emmenés pour examen en territoire israélien, après quoi il s’est avéré qu’il s’agissait de trois otages israéliens. » Le porte-parole de Tsahal a promis une « transparence totale » dans l’enquête sur cet incident.
Tués «dans une zone de combat active»
L’armée souligne qu’ils ont trouvé la mort « dans une zone de combat active » dans laquelle ses soldats livrent « une bataille continue depuis plusieurs jours » face aux combattants du Hamas. Elle a fait part de ses « profonds regrets » aux familles de victimes, ajoutant que « sa mission est de localiser les disparus et de ramener les otages chez eux ».
Ces décès portent à 22 le nombre d’otages dont la mort a été confirmée, sur les quelques 250 personnes emmenées de force par le Hamas dans la bande de Gaza le 7 octobre. 110 ont été libérées, et 129 restent captives sans qu’il soit possible de savoir si elles sont vivantes.
Plus tôt cette semaine, l’armée israélienne avait déjà déclaré que plus d’un dixième de ses soldats tués dans la bande de Gaza l’avaient été suite à des «tirs amis». «A ce jour, il y a 105 morts depuis le début des opérations terrestres, dont 20 sont des accidents», avait précisé un porte-parole militaire. Treize d’entre eux auraient été tués par des «tirs amis», tandis que les sept autres auraient péri lors d’accidents impliquant des véhicules ou des armes. Le chiffre a cru cette semaine : ce sont 119 soldats israéliens, qui ont été tués, dont environ 20% ont été victimes de frappes ou tirs israéliens, selon les données des autorités militaires.
Dans la soirée, une manifestation spontanée appelant à un accord de cessez-le-feu maintenant s’est déroulée devant la Kirya, QG de l’armée de Tsahal à Tel-Aviv. Les familles d’otages doivent s’exprimer samedi en milieu de journée avant un autre rassemblement le soir, qui promet d’être majeur.
Mise à jour : à 21h35 avec davantage de précisions et ce samedi ajout de la manifestation.