Le gouvernement israélien, réuni exceptionnellement sur le plateau du Golan occupé, a dévoilé ce dimanche un plan visant à doubler le nombre de colons dans cette zone stratégique prise à la Syrie en 1967 et annexée il y a quarante ans. Le Premier ministre, Naftali Bennett, a présidé la réunion ministérielle qui s’est tenue sur le plateau du Golan, près des frontières de la Syrie et du Liban. Il y a présenté ce plan, dont le coût devrait s’élever à 1 milliard de shekels (environ 280 millions d’euros).
«Notre but aujourd’hui est de doubler la population sur le plateau du Golan», a déclaré Naftali Bennett, précisant que le plan, approuvé par les ministres ce dimanche, vise à développer les infrastructures dans cette région au nord du pays, ainsi que créer des logements et des emplois. Environ 25 000 colons israéliens vivent aujourd’hui sur le plateau du Golan aux côtés de près de 23 000 Druzes, qui se revendiquent pour la plupart syriens, ayant refusé la nationalité israélienne au moment de l’annexion.
Un plateau riche en eau
Le plateau du Golan, conquis par Israël sur la Syrie lors de la guerre de 1967 et annexé le 14 décembre 1981, constitue un territoire stratégique pour les deux pays, qui sont toujours techniquement en guerre. Riche en eau, le plateau du Golan surplombe la Galilée et le lac de Tibériade du côté contrôlé par Israël, et commande la route vers Damas du côté syrien.
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En mars 2019, l’ancien président américain Donald Trump avait signé le décret reconnaissant officiellement la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, une décision en rupture avec la position des Etats-Unis depuis des décennies. En juin 2019, une nouvelle colonie baptisée «Ramat Trump» (la «colline Trump» en hébreu) en l’honneur du président américain de l’époque avait d’ailleurs été inaugurée sur la partie annexée du plateau du Golan. La Syrie, elle, avait dénoncé une «atteinte flagrante» à sa souveraineté.
«Il va sans dire que le plateau du Golan est israélien», a réaffirmé ce dimanche Naftali Bennett, soulignant «l’importance» de «la reconnaissance de M. Trump et du fait que l’administration de Joe Biden a clarifié qu’il n’y avait pas de changement de cette politique». En février, le nouveau secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, avait néanmoins déclaré que le Golan était «très important pour la sécurité d’Israël», mais que «les questions de légalité [étaient] d’un autre ordre».