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Israël autorise l’entrée partielle des marchandises privées à Gaza

Le secteur privé va pouvoir commercialiser quelques produits alimentaires et d’hygiène sous le contrôle strict des Israéliens qui assurent vouloir éviter que le Hamas mette la main sur ces denrées.
Camion transportant de l'aide humanitaire, fournie par UAE AID, au poste-frontière de Rafah, côté égyptien, avec la bande de Gaza, le 28 juillet. (WAM/AFP)
publié le 5 août 2025 à 8h22
(mis à jour le 5 août 2025 à 14h39)

Israël a réautorisé l’entrée partielle des marchandises privées dans la bande de Gaza assiégée et menacée de famine, a annoncé mardi le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l’administration civile de ce territoire palestinien. «Un mécanisme a été approuvé pour reprendre progressivement et de manière contrôlée l’entrée de marchandises via le secteur privé à Gaza», indique un communiqué du Cogat. «L’objectif est d’augmenter le volume de l’aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l’égard de la collecte de l’aide par l’ONU et les organisations internationales», selon la même source.

Cette mesure est prise «suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d’élargir l’aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité». Pour «mettre en place ce mécanisme, le système de sécurité a approuvé un nombre limité de commerçants locaux, sous réserve de plusieurs critères et d’un contrôle de sécurité rigoureux», détaille le Cogat.

Uniquement par virement bancaire

Le paiement des marchandises «s’effectuera uniquement par virement bancaire, sous contrôle et supervision». «Les marchandises approuvées comprennent des produits alimentaires de base, des aliments pour bébés, des fruits et légumes et des articles d’hygiène», affirme le Cogat. Toutes les marchandises seront soumises à un contrôle rigoureux par l’Autorité des passages terrestres du ministère de la Défense avant leur entrée dans la bande de Gaza, souligne cet organisme.

L’armée israélienne, «par l’intermédiaire du Cogat et en collaboration avec les services de sécurité, continuera à mettre en œuvre des mécanismes de contrôle et de surveillance de l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza, tout en prenant toutes les mesures possibles pour empêcher l’implication de l’organisation terroriste Hamas dans les processus d’acheminement et de distribution de l’aide», conclut le communiqué.

Depuis le début de la guerre, Israël assiège plus de deux millions de Palestiniens entassés dans un territoire de 365 km², déjà soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans. Il a levé fin mai le blocus humanitaire total qu’il avait imposé début mars, mais n’autorise l’entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l’ONU. Le territoire palestinien, totalement dépendant de l’aide humanitaire, est désormais menacé d’une «famine généralisée», selon l’ONU.

300 camions d’aide humanitaire lundi

Selon le Cogat, plus de 300 camions d’aide ont pénétré dans Gaza ce lundi - un chiffre plus élevé que la moyenne de ces derniers jours - et «des centaines d’autres attendent de le faire». 120 colis de vivres ont également été largués par voie aérienne, en coopération avec les Emirats arabes unis, la Jordanie, l’Allemagne, le Canada et la Belgique.

De son côté le Hamas indique que «seulement 95 camions d’aide sont entrés lundi dans Gaza, dans un contexte de catastrophe humanitaire qui s’aggrave» : «la majorité a été pillée en raison de l’état de chaos sécuritaire délibérément instauré par l’occupation israélienne dans le cadre de sa politique systématique de “gestion du chaos et de la famine”, visant à démanteler la cohésion sociale et à saper la résilience des civils», a accusé de nouveau le mouvement islamiste.

Les agences de l’ONU estiment à au moins 600 le nombre de camions nécessaires pour venir en aide aux populations du territoire palestinien.

Mise à jour : le 5 août à 14 h 35, ajout de chiffres du Cogat, du Hamas et de l’ONU.