Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza et la Défense civile locale ont dénoncé ce samedi 28 décembre la détention par Israël du directeur d’un hôpital clé du nord du territoire palestinien. «Les forces d’occupation [israéliennes] ont emmené des dizaines de membres du personnel médical de l’hôpital Kamal Adwan, dont le Dr Hossam Abou Safiya, à un centre de détention pour les interroger», a indiqué le ministère dans un communiqué.
«En arrêtant le directeur de l’hôpital Kamal Adwan, des dizaines de membres du personnel médical et technique, ainsi que le directeur de la Défense civile dans le nord, l’occupation a complétement détruit l’ossature médicale, humanitaire et de secours dans le nord de Gaza», a fustigé le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. L’armée israélienne a confirmé ce samedi en fin de journée que le directeur de l’établissement, «suspecté d’être un terroriste du Hamas», avait été arrêté pour être interrogé.
Scènes d'apocalypse
La veille, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclaré que Kamal Adwan, jusqu’alors le dernier grand hôpital opérationnel dans le nord de Gaza, était «hors service» après un raid israélien contre des combattants du Hamas près de cet établissement. En fin de journée ce samedi 28 décembre, l’OMS a fait savoir que l’hôpital du nord de Gaza est désormais vide. Dans la foulée, l’armée israélienne a annoncé la fin de son opération contre «un centre de commandement du Hamas» dans l’hôpital. «Les forces ont arrêté plus de 240 terroristes dans les environs», a-t-elle indiqué ce samedi en fin de journée. Les forces spéciales israéliennes, détaille l’armée dans son communiqué, sont entrées au sein de l’hôpital, qui avait été précédemment encerclé. Elles y «ont trouvé des armes, dont des grenades, des pistolets, des munitions et du matériel militaire». L’armée dit également avoir essuyé au cours de son opération des tirs de missiles antitanks et de lance-roquettes, et que son aviation a «éliminé des terroristes qui essayaient de s’enfuir». Les Israéliens affirment avoir contribué ces dernières semaines, en amont de leur opération, à évacuer de l’hôpital 350 patients et personnel médical et de soins.
Vendredi «soir, les 15 patients critiques qui restaient, 50 soignants et 20 agents de santé ont été transférés à l’hôpital indonésien, qui manque des équipements et des fournitures nécessaires pour prodiguer des soins adéquats», a pour sa part indiqué l’OMS, ajoutant être «consternée» par le raid. «Le déplacement et le traitement de ces patients dans un état critique dans de telles conditions présentent de graves risques pour leur survie», a-t-elle fustigé, ajoutant qu’«une mission urgente de l’OMS à l’hôpital indonésien est prévue demain [dimanche, ndlr] pour déplacer en toute sécurité les patients vers le sud de Gaza». L’OMS relaie par ailleurs des accusations selon lesquelles «plusieurs personnes auraient été déshabillées et forcées à marcher vers le sud de Gaza».
Vendredi, l’armée israélienne avait annoncé avoir lancé une opération contre des combattants du Hamas à proximité de cet hôpital au rôle crucial dans une bande de Gaza aux services de santé exsangues après plus de quatorze mois de guerre. Elle avait qualifié l’établissement de «bastion des organisations terroristes […] utilisé comme cachette par les terroristes», ce qu’a «catégoriquement» démenti le Hamas.
Mis à jour à 16 h 57 avec les déclarations de l’OMS sur l’hôpital désormais vide ; à 17h40 avec la confirmation de l’arrestation du directeur de l’établissement par Tsahal ; à 18 h 57 ajout de précisions de la part de Tsahal.