Les turbulences se font de plus en plus vives au sein du gouvernement israélien à propos de la suite à donner aux opérations militaires à Gaza. Le principal rival de Benyamin Nétanyahou, Benny Gantz, a donné trois semaines au Premier ministre israélien pour adopter un «plan d’action» stratégique notamment sur l’après-guerre dans l’enclave palestinienne, faute de quoi il démissionnera. «Le cabinet de guerre doit formuler et approuver d’ici le 8 juin, un plan d’action permettant de réaliser six objectifs stratégiques d’importance nationale», a déclaré Benny Gantz lors d’un discours télévisé, samedi 18 mai, s’affirmant sinon «contraint de démissionner du gouvernement».
Profil
Chef du Parti de l’Union nationale (centre-droit) et ancien ministre de la Défense, Benny Gantz a intégré le cabinet de guerre d’union nationale après l’attaque sans précédent menée le 7 octobre en Israël par le Hamas. Le cabinet compte cinq membres, dont les trois principaux sont Benyamin Nétanyahou, Benny Gantz et le ministre de la Défense, Yoav Gallant. Lesquels se déchirent à propos des orientations stratégiques d’après-guerre.
L’un des «objectifs» du plan doit être «la mise en place d’une administration américano-européano-arabo-palestinienne qui gérera les affaires civiles» à Gaza «et posera les fondations d’une alternative future qui ne soit ni le Hamas ni (Mahmoud) Abbas», président de l’Autorité palestinienne, chassée de la bande de Gaza en 2007 par le Hamas, a expliqué Benny Gantz. Il a aussi appelé à une normalisation avec l’Arabie saoudite «dans le cadre plus large qui permettra une alliance entre le «monde libre» et le monde arabe contre l’Iran et ses alliés».
Pour Nétanyahou, Gantz cherche «une excuse pour renverser le gouvernement»
«Si vous choisissez la voie des fanatiques et menez la Nation entière vers l’abîme, nous serons forcé de démissionner», a lancé Benny Gantz - ministre sans portefeuille depuis le 7 octobre - à Benyamin Nétanyahou. «Les conditions posées par Benny Gantz sont des propos rabâchés dont le sens est clair : la fin de la guerre et la défaite d’Israël», a réagi le Premier ministre dans un communiqué, accusant son rival de «chercher une excuse pour renverser le gouvernement» et vouloir «la création d’un Etat palestinien».
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Yoav Gallant avait déjà sommé publiquement le 15 mai Benyamin Nétanyahou de «préparer immédiatement» une «alternative gouvernementale au Hamas» dans la bande de Gaza, où l’armée a indiqué intensifier ses opérations à Rafah, dans le Sud, pour une bataille qualifiée de «décisive» par le Premier ministre. Le ministre avait dit son opposition à une administration civile ou militaire de la bande de Gaza par Israël.