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Proche-Orient

Israël : entre Benyamin Nétanyahou et son armée, l’ombre d’un doute

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Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, soutenu par plusieurs gradés, s’est insurgé mercredi contre le manque de vision de son Premier ministre, alors que la guerre à Gaza s’enlise.
Benyamin Nétanyahou pendant une cérémonie en hommage aux victimes de l'attaque du 7 Octobre à Jérusalem, le 13 mai 2024. (Gil Cohen-Magen /Reuters)
par Nicolas Rouger, correspondant à Tel-Aviv
publié le 16 mai 2024 à 20h16

Les bombes continuent à tomber sur Gaza, où les humanitaires décrivent une société en perdition dans un territoire où s’entassent autant de débris que sur toute la ligne de front russo-ukrainienne. Il faudra quatre-vingts ans pour reconstruire, selon les experts de l’ONU. L’aide humanitaire, bloquée pendant de longs jours, s’écoule à nouveau vers le sud de l’enclave, rapidement évacuée par 600 000 réfugiés.

Pourtant, la guerre s’est installée dans une monotonie de l’horreur qui libère les esprits. En Israël, mais aussi dans la communauté internationale, et même à l’échelon politique palestinien, on débat d’un élusif «jour d’après». Mercredi soir, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a crevé l’écran et l’abcès en dénonçant le manque de vision du chef de son gouvernement, insistant sur le fait que «le Hamas n’est plus fonctionnel en tant qu’organisation militaire… mais tant qu’il contrôle la vie civile à Gaza, il peut reconstruire, forçant Tsahal à revenir se battre dans des zones où elle a déjà opéré».

«Des mots sans substance»

Yoav Gallant se fait ainsi l’écho du sentiment galonné, jusqu’au chef d’état-major Herzi Halevi, qui aurait tapé du poing sur la table devant Nétanyahou, refusant «l’effort sisyphéen» que devrait fournir l’armée à Gaza. Le plan initial de l’état-ma