Il s’adresse à une trentaine d’Israéliens qui l’ont rejoint devant l’église orthodoxe de l’Annonciation, à Nazareth, le 1er octobre. «J’ai une recette pour faire la paix d’ici à 2030», annonce Maoz Inon. Les rires jaunes ne le démontent pas. «Elle est là, dans mon sac. La paix est possible. Je le sais parce que cela fait près de vingt ans que je la vis tous les jours.» Déjà endommagée par des décennies de violence habituelle et de déliquescence politique, poignardée par l’attaque du Hamas le 7 Octobre, la paix semble avoir été achevée par douze mois d’une riposte israélienne sans pitié. Pourtant, certains veulent encore croire que des plus grandes crises naissent les plus grandes opportunités.
Maoz Inon est un gamin de «l’enveloppe», le nom que les Israéliens donnent aux villages qui bordent Gaza. Né en 1975 dans le kibboutz de Nir Am, il a déménagé avec ses parents dans la communauté de Netiv HaAsara, collée au nord de l’enclave. Le 7 octobre 2023, 20 personnes y ont été tuées par les hommes du Hamas. Parmi eux, il y avait les parents de Maoz Inon, Bilha et Yaakov, 76 et 78 ans. «On dit que rien ne nous avait préparés au 7 Octobre. C’est faux», dit le presque quinquagénaire. Son père était le meilleur fermier du pays, assure-t-il sans arrogance,<