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Tensions

Israël : la puissante centrale syndicale décrète une «grève générale» lundi en soutien aux otages

Guerre au Proche-Orientdossier
La Histadrout entend forcer le gouvernement de Benyamin Nétanyahou à parvenir à un accord pour la libération de la centaine d’otages détenus par le Hamas à Gaza, alors que l’annonce de la découverte des corps de six otages suscite stupeur et colère dans le pays.
Des proches des otages israéliens retenus à Gaza depuis les attaques du 7 Octobre manifestent devant le bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 1er septembre 2024. (AHMAD GHARABLI/AFP)
publié le 1er septembre 2024 à 18h05

«Nous devons faire cesser cet abandon des otages […] Demain à 6 heures [5 heures heure française, ndlr], toute l’économie israélienne sera en grève générale.» L’appel a été lancé ce dimanche 1er septembre par Arnon Bar-David, le chef de la Histadrout, puissante centrale syndicale d’Israël. Objectif : forcer le gouvernement de parvenir à un accord pour la libération de la centaine d’otages toujours retenus par le Hamas à Gaza. «A 8 heures [7 heures heure française], l’aéroport sera fermé, les décollages et les atterrissages cesseront», ajoute un communiqué de la Histadrout. Plus tôt dans la journée, l’annonce par l’armée israélienne de la découverte des corps de six nouveaux otages morts dans un tunnel de la bande de Gaza a provoqué stupeur et colère en Israël. Aucun de ces otages n’avait jusqu’ici été déclaré mort. L’autopsie effectuée ce dimanche matin sur les corps des otages retrouvés à Gaza a révélé que les six otages ramenés morts en Israël avaient été tués «à bout portant» «entre jeudi et vendredi matin», a annoncé le ministère israélien de la Santé.

L’attaque sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 Octobre a entraîné côté israélien le décès de 1 205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles. Au cours de cette attaque, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, 251 personnes ont été enlevées en Israël et emmenées dans le territoire palestinien. 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée. Les représailles israéliennes à l’attaque du Hamas ont fait depuis le 7 octobre au moins 40 738 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.

«Cela fait onze mois que [les] otages sont négligés», martèle le Forum des familles d’otages. Le collectif entend également participer à la pression mise sur le gouvernement de Benyamin Nétanyahou. Il appelle les Israéliens à manifester à nouveau ce dimanche soir, à Tel-Aviv, pour réclamer «un blocage total du pays et un accord pour la libération des otages».

La chaîne de cinémas Lev a annoncé ce dimanche fermer ses salles en «soutien» aux familles des otages. Plusieurs chaînes de restaurants ont aussi affirmé qu’elles fermeraient leurs portes dimanche soir. «Il faut que nous parvenions à un accord, c’est le plus important», insiste le chef de la Histadrout, Arnon Bar-David. Il juge «inacceptable» que la situation «ne progresse pas à cause de considérations politiques.»

«Ramener les otages encore aux mains du Hamas»

Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a lui aussi appelé la Histadrout, «les municipalités et les employeurs» à la «grève générale» sur sa page Facebook. «Ils étaient en vie […], Nétanyahou et son cabinet de la mort ont décidé de ne pas les sauver. Il reste des otages vivants, on peut encore obtenir un accord», a-t-il assené. Le politique fait ici référence à un vote jeudi du cabinet du Premier ministre, qui a entériné une condition israélienne posée comme préalable à un accord, et que le Hamas et l’Egypte rejettent en bloc.

Cette position se retrouve au sein même du gouvernement israélien. Ainsi le ministre de la Défense, Yoav Gallant, réclame ce dimanche «une réunion immédiate du cabinet pour revenir sur cette décision» prise par le cabinet jeudi dernier. «Il est trop tard pour les otages abattus de sang-froid, il faut que nous ramenions les otages qui se trouvent encore aux mains du Hamas.»