Israël a menacé, ce jeudi 24 avril, de lancer une offensive «plus vaste» à Gaza si les otages n’étaient pas libérés du territoire palestinien, où au moins 55 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans des bombardements israéliens, selon des sources palestiniennes.
Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d’un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza. «Si nous ne constatons pas de progrès dans le retour des otages dans un avenir proche, nous étendrons nos activités à une opération plus vaste», a dit le lieutenant général Eyal Zamir lors d’une visite aux troupes israéliennes dans le territoire assiégé. La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas en Israël, lors de laquelle plus de 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza.
Négociations
Plus tôt jeudi, l’armée a appelé les habitants des localités de Beit Hanoun et de Cheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza, à évacuer avant «une frappe puissante», ciblant une zone accusée d’abriter «des opérations de snipers et des activités terroristes». La Défense civile et des sources hospitalières palestiniennes ont fait état de leur côté de 55 morts depuis le début de la journée. L’hôpital indonésien à Jabalia a dit avoir reçu les corps de neuf victimes après une frappe sur un commissariat de police de cette ville du nord.
«Chaque jour, la mort»
L’armée israélienne a confirmé avoir frappé dans le secteur, précisant qu’elle ciblait «des terroristes opérant dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas et du Jihad islamique», un groupe allié. «Le bombardement était extrêmement intense et a secoué toute la zone», a expliqué un témoin, Abdel Qader Sabah, à l’AFP. «Tout le monde s’est mis à courir et à crier.»
Un autre bombardement sur une maison du nord de la ville de Gaza (nord) a tué une famille de six personnes, un couple et ses quatre enfants, a indiqué la Défense civile. «La destruction n’épargne personne», s’est lamenté le cousin du père de famille, Nidal al-Sarafiti, auprès de l’AFP. Plusieurs autres frappes ont tué au moins 40 personnes ailleurs, dont 12 dans une maison familiale à Jabalia.
Tribune
Des images de l’AFP tournées dans une maison touchée à Khan Younès (sud) montrent des personnes éteignant les flammes et d’autres inspectant des décombres à la lumière de torches.
«On était assis en paix quand le missile est tombé», a déclaré un témoin, Mohammed Faris. Des corps gisaient au sol, dont une jeune femme et un garçon, dans des housses mortuaires, entourés de proches en pleurs, embrassant et caressant leurs visages. «Ses enfants et elle ont été tués et réduits en morceaux», se lamente Rania al-Jumla, en évoquant sa sœur tuée dans le bombardement. «On n’en peut plus. Chaque jour, c’est la mort.»