Le cabinet israélien a approuvé à l’unanimité ce dimanche une motion de défiance contre la procureure générale, Gali Baharav-Miara, premier pas vers un processus de limogeage de celle qui est la garante de la démocratie israélienne. C’est le ministre de la Justice, Yariv Levin, qui avait déposé cette motion, quelques heures après la décision du cabinet de se débarrasser du directeur de la sécurité intérieure, le Shin Bet, Ronen Bar. Cette décision a entraîné des manifestations de masse toute la semaine dernière. Samedi soir, des dizaines de milliers d’Israéliens ont protesté dans tout le pays contre le gouvernement de Benyamin Nétanyahou.
Mobilisation
Dimanche, des milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées devant le siège du gouvernement à Jérusalem, certains agitant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «un suspect ne vire pas un enquêteur». Le Premier ministre israélien fait l’objet de poursuites devant la justice pour «corruption». Le gouvernement a justifié le vote de cette motion de défiance par «une conduite inappropriée» et «des différences d’opinions substantielles entre le gouvernement et la procureure qui empêchent une collaboration efficace».
Dans une lettre envoyée aux ministres israéliens dimanche, Gali Baharav-Miara a accusé le gouvernement de souhaiter être «au-dessus de la loi». A 65 ans, la magistrate occupe un poste comptant parmi les plus respectés en Israël. Elle officie comme conseiller juridique principal du gouvernement mais n’est pas nommée par l’exécutif, à l’égard duquel elle conserve donc une précieuse indépendance.
Première femme désignée procureure générale d’Israël en 2022, pour une période de six ans, elle est par exemple celle qui a demandé en début d’année au Shin Bet, l’agence du renseignement intérieur de l’Etat hébreu, de se pencher sur les liens suspectés entre des membres du cabinet de Benyamin Nétanyahou et le Qatar, financeur principal du Hamas et traditionnellement perçu comme un ennemi géopolitique d’Israël. Ce qui bien évidemment a profondément déplu à Nétanyahou.