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Officialisation

Israël : le nouveau chef «messianique» des renseignements intérieurs confirmé par le gouvernement de Nétanyahou

Proposée en mai par le Premier ministre, la nomination à la tête de du Shin Bet de David Zini, sioniste religieux d’extrême droite, avait pourtant été jugée «illégale» par la Cour suprême de l’Etat hébreu.

David Zini à Jérusalem le 30 avril 2025. (Arie Leib Abrams/Flash90)
Publié le 01/10/2025 à 10h51

«La réalité après le 7 octobre exigeait un nouveau chef du Shin Bet venant de l’extérieur de l’organisation», a déclaré Benyamin Nétanyahou mardi 30 septembre au soir pour défendre son choix, faisant référence à l’échec des services de renseignement à prédire l’attaque meurtrière du Hamas en 2023. Après sa décision, le 22 mai dernier, de placer David Zini à la tête du service israélien de sécurité intérieure, le gouvernement a annoncé mardi dans un communiqué avoir «approuvé à l’unanimité la nomination du général David Zini à la tête du Shin Bet pour un mandat de cinq ans».

Sa proposition avait déjà été validée le 25 septembre par le comité chargé des nominations des hauts fonctionnaires, passant outre l’avis de la procureure de l’Etat qui avait jugé la décision de Nétanyahou «illégale». En mai, la Cour suprême lui avait interdit la nomination de David Zini, jugeant contraire à la loi le limogeage de son prédécesseur, Ronen Bar, qui a quitté ses fonctions le 15 juin. Ce dernier était accusé par le gouvernement de Nétanyahou d’avoir échoué à empêcher l’attaque du 7 octobre dans le cadre de ses fonctions, échec qu’il a lui-même reconnu.

Mais sa présence à la tête du Shin Bet était aussi peu arrangeante pour le Premier ministre : durant son mandat, l’Agence de sécurité intérieure avait ouvert une première enquête dans l’affaire du «Qatargate». Elle visait des proches de Nétanyahou soupçonnés d’avoir reçu des pots-de-vin en provenance de l’émirat.

Un général «messianique»

A partir du 5 octobre, la place de Ronen Bar sera donc officiellement prise par David Zini, ancien chef du commandement de la formation au sein de l’armée israélienne et à la tête du corps d’état-major général. Fils d’immigrés venus de France et petit-fils d’une survivante camp d’extermination d’Auschwitz, le général à la retraite se serait opposé aux négociations pour la libération des otages et aurait qualifié le conflit entre Israël et les militants palestiniens de «guerre éternelle». Ces propos avaient poussé les familles d’otages à manifester fin mai.

Membre du mouvement sioniste religieux d’extrême droite, David Zini a également fait l’objet d’une attention particulière en raison de ce que ses détracteurs qualifient de vision «messianique», une étiquette qu’il a lui-même endossée dans un discours prononcé en juin. Un terme lié au mouvement des colons qui considèrent que la Cisjordanie et Gaza occupées appartiennent à Israël.