Menu
Libération
Menace

Israël : le parlement adopte une mesure clé de la réforme judiciaire contestée de Nétanyahou

Les députés de la Knesset ont voté en deuxième lecture ce lundi 24 juillet pour annuler la possibilité pour la justice israélienne de se prononcer sur le «caractère raisonnable» des décisions du gouvernement. Les opposants dénoncent un glissement vers une dictature.

Benyamin Nétanyahou à la Knesset lundi 24 juillet 2023. (Maya Alleruzzo/AP)
Publié le 24/07/2023 à 15h37

Malgré des semaines et des mois de protestations, le projet de réforme de la justice du gouvernement israélien est sur la bonne voie pour être adopté. Le parlement israélien a voté ce lundi 24 juillet en faveur d’une mesure clé de ce texte controversé visant à limiter la possibilité pour la Cour suprême d’invalider une décision du gouvernement. La mesure a été approuvée par les 64 élus de la coalition du Premier ministre Benyamin Nétanyahou, la plus à droite de l’histoire d’Israël, tandis que les élus de l’opposition ont boycotté le vote. Il s’agit d’une deuxième lecture mais la troisième pourrait intervenir dès mercredi, la majorité étant désireuse d’obtenir une adoption définitive de ce volet de la réforme avant les vacances parlementaires.

La session de la Knesset s’était ouverte à la mi-journée à Jérusalem, en présence du Premier ministre Benyamin Nétanyahou, âgé de 73 ans, sorti de l’hôpital où il avait été admis dans la nuit de samedi 22 à dimanche 23 juillet pour la pose d’un stimulateur cardiaque. Le vote de cette mesure phare pose une pierre de plus dans l’adoption du projet de réforme de la justice annoncé par le gouvernement le 4 janvier dernier.

Après 24 heures de débat, les députés israéliens ont voté pour annuler la possibilité pour la justice israélienne de se prononcer sur le «caractère raisonnable» des décisions du gouvernement. L’exécutif de Nétanyahou estime qu’elle est nécessaire pour assurer un meilleur équilibre des pouvoirs, mais ses détracteurs y voient une menace pour la démocratie, voire un glissement inéluctable vers une dictature.

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid dénonce, lui, une réforme qui «met en péril» le système juridique d’Israël. Ce projet est présenté alors que Benyamin Nétanyahou est jugé pour corruption dans plusieurs affaires. Ses opposants l’accusent de vouloir faire adopter cette réforme pour se protéger de toute poursuite.