En succédant à Benyamin Nétanyahou, Naftali Bennett, qui fait souvent référence à son passage dans l’armée et à la Sayeret Matkal, l’unité la plus prestigieuse des forces spéciales israéliennes, se retrouve peut-être dans la position qu’il préfère : seul, à prouver son courage. Ses parents, des juifs américains, arrivent en Israël en 1967, un mois après la guerre des Six Jours. Influencés par le mouvement des droits civiques, ils font partie d’une génération qui adapte ce discours à la colonisation. Ce ne sont pas des ultra-orthodoxes, qui refusent le monde extérieur considéré comme nocif et s’isolent du reste de la société, mais des orthodoxes dits «modernes», qui veulent vivre en phase avec leur temps. «Dans ce courant, les juifs doivent avoir un certain degré d’autonomie individuelle quand ils interprètent la tradition, contrairement à ceux pensant que seules les interprétations rabbiniques conservatrices sont légitimes», explique Ofer Zalzberg, directeur du programme Moyen-Orient à l’institut autrichien Kelman.
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En Israël, ce mouvement y adjoint le sionisme, et se fait appeler «nationaliste religieux». C’est le courant dans lequel s’inscrit Naftali Bennett, qui a grandi entre Haïfa et le continent américain, à Montréal et dans le New Jersey. Il ne connaît pas ses textes et n’écoute les rabbins que d’une oreille, mais a été leader au sein de Bnei Akiva, un mouvement de jeunesse sioniste dont l’idée est d’élever les enfants dans les principes de la Torah – mais non da