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Libération
Guerre Hamas-Israël

Israël pilonne le sud de Gaza, fin du marathon diplomatique de Blinken, tensions à la frontière libanaise… Ce qu’il faut retenir de ce jeudi 11 janvier

Le secrétaire d'Etat Antony Blinken, ce jeudi 11 janvier au Caire. (Evelyn Hockstein/AP)
publié le 11 janvier 2024 à 22h29

Passage en revue de ce qu’il faut retenir de la guerre entre Hamas et Israël ce jeudi 11 janvier.

Fin de la tournée d’Antony Blinken. L’aviation israélienne a pilonné ce jeudi 11 janvier le sud de la bande de Gaza, au dernier jour d’une tournée régionale du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, visant à endiguer la propagation du conflit opposant Israël au Hamas palestinien. Dans une audience historique devant la Cour internationale de justice (CIJ), Israël a en parallèle été accusée «d’actes génocidaires» à Gaza par Pretoria. Israël «est accusé de génocide au moment où il combat le génocide», s’est offusqué son Premier ministre, Benyamin Nétanyahou. Au Caire, où Blinken a rencontré le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, il a lié «la sécurité et l’intégration» régionale d’Israël «au fait d’ouvrir une voie vers un Etat palestinien».

Il a aussi jugé qu’un rapprochement entre Israël et les pays arabes qui, dans leur majorité, ne le reconnaissent pas, serait «le meilleur moyen d’isoler l’Iran et ses supplétifs». Avant son départ, il a toutefois relevé ne pas penser que «le conflit s’intensifie», les acteurs régionaux ne le souhaitant pas selon lui.

Des familles d’otages israéliens rassemblées à Nirim. Sur le front, l’aviation israélienne a multiplié les frappes dans le secteur de Khan Younès, épicentre des combats dans le sud de Gaza, selon des témoins. L’armée a affirmé y avoir découvert un réseau de tunnels, par où des «otages israéliens sont passés». Des familles d’otages se sont rassemblées à Nirim, dans le sud d’Israël limitrophe de Gaza, pour faire retentir via des haut-parleurs le nom de leurs proches retenus depuis bientôt 100 jours.

A Gaza, le désastre sanitaire continue. De l’autre côté de la barrière de séparation, l’intensité des hostilités aggrave le désastre sanitaire pour les 2,4 millions de Gazaouis, dont 85 % ont été déplacés. L’ONU a déploré les entraves des autorités israéliennes à l’acheminement de l’aide humanitaire, soulignant que chaque délai coûte des vies. «Entre le 1er et le 10 janvier, seulement trois des 21 livraisons d’aide humanitaire» prévues dans le nord de la bande de Gaza «ont été possibles», a détaillé Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU. Les opérations militaires israéliennes dans le petit territoire assiégé ont fait au moins 23 469 morts, en majorité des femmes, adolescents et enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

L’Afrique du Sud vent debout contre Israël. Devant la plus haute juridiction de l’ONU, l’Afrique du Sud, soutien de longue date de la cause palestinienne, a accusé Israël de violer la Convention des Nations unies sur le génocide, affirmant que même l’attaque du Hamas ne pouvait justifier les événements à Gaza. «Le monde à l’envers», a balayé Nétanyahou, dont le pays s’exprimera ce vendredi devant la CIJ, avant une décision de la Cour, possiblement dans quelques semaines. Ses jugements sont sans appel et juridiquement contraignants, mais elle n’a aucun pouvoir pour les faire appliquer. L’Afrique du Sud se comporte comme «le bras juridique de l’organisation terroriste Hamas», a accusé le ministère israélien des Affaires étrangères.

Journalistes tués à Gaza : Al Jazeera rejette les accusations israéliennes «fausses et trompeuses». Al Jazeera a rejeté ce jeudi comme «fausses et trompeuses» les accusations d’Israël, qui avait décrit les deux journalistes travaillant pour la chaîne qatarie tués dans une de ses frappes à Rafah dimanche comme «des agents terroristes» affiliés au Hamas et à son allié du Jihad islamique.

Tensions à la frontière avec le Liban. A la frontière israélo-libanaise, les échanges de tirs se sont intensifiés après la frappe attribuée à Israël le 2 janvier qui a tué près de Beyrouth, dans un fief du Hezbollah libanais, le numéro 2 du Hamas, Saleh al-Arouri. Deux secouristes d’un organisme relevant du Hezbollah ont été tués ce jeudi dans une frappe israélienne, a affirmé ce mouvement pro-iranien, disant avoir mené des bombardements en riposte dans le nord d’Israël. A Beyrouth, un émissaire américain a appelé à une «solution diplomatique» entre les deux pays pour ramener le calme à leur frontière.

Les attaques des Houthis se multiplient en mer Rouge. Les rebelles yéménites, soutenus par l’Iran, multiplient les attaques contre des navires marchands, perturbant le trafic mondial, par «solidarité» avec les Gazaouis. Après que le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé l’arrêt «immédiat» de ces actions, le chef des Houthis, Abdel Malek al-Houthi, a menacé de riposter à toute attaque américaine par des opérations encore «plus grandes». Dans le golfe d’Oman, l’Iran a par ailleurs saisi ce jeudi un pétrolier, dont la cargaison de pétrole iranien avait été saisie en 2023 par les Etats-Unis. Washington a exhorté l’Iran à libérer «immédiatement» le navire.

Un Palestinien tué à Jénine. En Cisjordanie occupée, où le niveau de violence est inédit depuis près de vingt ans, un Palestinien a été tué jeudi à Jénine, selon son cousin, alors qu’il se livrait à des soldats israéliens venus l’arrêter.