Rafah ne connaît pas de répit. Ce mardi 28 mai, Israël multiplie à nouveau les frappes et les tirs sur la ville située au sud de la bande de Gaza. Selon le ministère de la Santé du Hamas, sept personnes sont mortes, et six autres blessées. Cette attaque intervient malgré les condamnations internationales de son bombardement meurtrier contre un camp de déplacés local dimanche soir. Cet assaut revendiqué par l’armée israélienne a causé la mort de 45 morts et fait plus de 249 blessés, selon le ministère de la Santé à Gaza, et mis le feu à des tentes occupées par des Palestiniens dans un camp de déplacés. Tsahal avait d’abord reconnu et justifié le tir, affirmant avoir ciblé deux commandants du Hamas avant que, ce lundi, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou n’évoque un «incident tragique». Et indique qu’une «enquête est en cours», sur fond de tollé diplomatique international.
Dans la foulée, les Etats-Unis se sont dit «bouleversés» par ces images de l’attaque qui a tué des «Palestiniens innocents» et appelé leur allié israélien à «prendre toutes les précautions pour protéger les civils». L’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland a pour sa part exigé d’Israël une enquête «complète et transparente». Le Canada s’est quant à lui dit «horrifié» et le président français Emmanuel Macron «indigné». Environ 10 000 personnes se sont par ailleurs réunies à proximité de l’ambassade israélienne à Paris, ce lundi 27 mai, pour dénoncer ces bombardements.
Reportage
Réunion d’urgence du Conseil de Sécurité de l’ONU
«Je condamne les actions d’Israël qui ont tué de nombreux civils innocents qui cherchaient seulement à se protéger de ce conflit meurtrier. Il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza. Ces horreurs doivent cesser», a asséné de son côté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira ainsi en urgence ce mardi après-midi. Cette réunion à huis clos a été demandée par l’Algérie, membre non permanent du Conseil. L’ONU a demandé une enquête «complète et transparente» sur le bombardement de Rafah.
I condemn Israel’s actions which killed scores of innocent civilians who were only seeking shelter from this deadly conflict.
— António Guterres (@antonioguterres) May 27, 2024
There is no safe place in Gaza.
This horror must stop.
En parallèle de cette réunion d’urgence, l’Espagne, la Norvège et l’Irlande vont reconnaître aujourd’hui l’Etat de Palestine lors d’une conférence de presse à Bruxelles. Une annonce faite la semaine dernière, et qui avait provoqué la fureur d’Israël qui y voit un «prix» décerné au Hamas en pleine guerre dans la bande de Gaza. «La reconnaissance de l’Etat de Palestine est une question de justice pour le peuple palestinien», avait insisté ce lundi à Bruxelles le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, aux côtés de ses homologues irlandais et norvégien. Ce mardi, Pedro Sánchez, le Premier ministre espagnol, a affirmé que la reconnaissance de l’Etat de Palestine était «une nécessité pour parvenir à la paix.»
Ces trois pays européens – dont deux sont membres de l’UE (Espagne et Irlande) – veulent croire que leur initiative a une forte portée symbolique, à même d’amener d’autres Etats à les rejoindre. Si la Slovénie va elle aussi reconnaître prochainement l’Etat de Palestine, la question suscite de profondes divergences au sein de l’UE. D’autres Etats membres jugent en effet, comme la France, que ce n’est pas le bon moment. L’Allemagne n’envisage une telle reconnaissance qu’à l’issue de négociations entre les deux parties.
Mise à jour : à 9 h 51, avec précisions sur le nombre de morts dans l’attaque