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Antimilitarisme

Israël : «Quand nos soldats reviendront avec tous leurs traumas de Gaza, on aura un énorme problème»

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En réponse à la violence de la guerre à Gaza, les mères de soldats israéliens sont de plus en plus nombreuses à accuser l’armée de ne pas assez protéger leurs enfants et à réclamer un arrêt des combats dans l’enclave.

Jenny Mizrahi habite dans la colonie de Maale Adumim. Son fils Eliran, en photo derrière, s'est suicidé après avoir servi 187 jours à Gaza. (Jonas Opperskalski/Libération)
ParFanny Léonor Crouzet
correspondante à Jérusalem
Publié le 04/10/2025 à 16h48

Michal Brody Bareket a trois fils. Dans le salon tamisé de son appartement de Jérusalem, cette militante pacifiste aux gestes doux précise leurs âges – entre 17 et 23 ans – mais préfère taire leurs prénoms, consciente de l’impopularité de ses positions antimilitaristes au sein d’une société convaincue du bien-fondé de deux années de guerre à Gaza. Depuis l’automne 2023, le trauma exprimé par certains soldats de retour de l’enclave palestinienne a cependant fait émerger un courant et un discours nouveaux en Israël.

Si le service militaire est toujours globalement perçu comme un outil de survie pour l’Etat hébreu face à ses ennemis régionaux, la légitimité de cet enrôlement s’effrite à mesure que les opérations militaires s’intensifient à Gaza et que les accusations de génocide se multiplient à l’encontre des forces israéliennes. Michal Brody Bareket est l’une de ces rares voix : elle fait partie du groupe «Le cri des mères», situé à gauche du spectre politique, créé en novembre 2023. Il a été créé un mois après le début de la guerre de Ga