Le Hamas fait état de 12 morts dans une frappe israélienne sur une tente de déplacés. Le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 12 morts, dont des enfants, mardi dans une frappe aérienne israélienne sur la tente d’une famille de déplacés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. La frappe a touché la tente de la famille Al-Madhoun, plantée à l’ouest de Khan Younès, où sont installés nombre de Gazaouis déplacés du nord du territoire par les combats. Contactée, l’armée israélienne a indiqué qu’elle vérifiait ces informations. Ce secteur d’al-Mawasi, sur la côte, est devenu un camp planté de milliers de tentes faites de tous les matériaux possibles. Il accueille notamment de nombreux résidents évacués du quartier du grand hôpital al-Chifa dans la ville de Gaza, au coeur d’une opération de l’armée depuis le 18 mars.
Israël accuse le Hamas pour le blocage des pourparlers et pointe du doigt l’ONU. L’Etat hébreu a rejeté ce mardi la responsabilité sur le Hamas pour l’absence d’avancée dans les négociations en vue d’une trêve à Gaza, estimant que le mouvement islamiste palestinien n’est «pas intéressé par la poursuite des négociations», selon un communiqué du bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu. «Cette position témoigne malheureusement des dommages causés par la décision du Conseil de sécurité» de l’ONU, ajoute le communiqué. Après cinq mois et demi de guerre, le Conseil de sécurité a exigé lundi pour la première fois un cessez-le-feu immédiat dans la guerre opposant Israël au Hamas dans la bande de Gaza, après l’abstention des Etats-Unis, proche allié d’Israël qui avait opposé son veto aux précédents projets de résolutions. La position de Washington a été vivement critiquée par Israël.
Près d’une vingtaine de Palestiniens meurent en tentant de récupérer de l’aide alimentaire. Nouveau signe d’une situation humanitaire désespérée dans la bande de Gaza dont la plupart des 2,4 millions d’habitants sont menacés de famine selon l’ONU, le ministère de la Santé du Hamas a déploré mardi la mort de 18 Palestiniens morts en tentant de récupérer en mer de l’aide parachutée par avion à la population du petit territoire. Parmi les victimes, 12 sont mortes noyées et 6 dans des bousculades liées également à l’arrivée d’aides par parachutages, selon le bureau de presse du gouvernement du mouvement islamiste. Celui-ci a appelé dans la foulée à «cesser immédiatement les opérations de largage aérien» et demandé l’ouverture «rapide» des accès terrestres pour l’aide humanitaire.
Analyse
Le bilan des morts augmente encore. Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans l’enclave palestinienne, a annoncé ce mardi que 81 morts supplémentaires ont été recensés ces dernières 24 heures. Cela porte le nouveau bilan à 32 414 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, dont une majorité de femmes et d’enfants. S’y ajoutent 74 787 personnes blessées en cinq mois et demi de guerre.
Opérations israéliennes autour d’un hôpital de Gaza, selon le ministère de la santé du Hamas. Les troupes israéliennes encerclent mardi le complexe hospitalier al-Nasser dans la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien Hamas et des témoins. Des dizaines de véhicules blindés et de chars entourent l’établissement sanitaire depuis le matin, selon des témoins qui font état de tirs. Le mouvement islamiste palestinien alerte sur «des opérations violentes aux abords, en préparation d’un assaut contre le personnel médical, technique et administratif et contre les milliers de personnes déplacées encore présentes à l’intérieur». Des mouvements de chars autour de ce complexe avaient déjà été signalés dimanche par le Croissant-Rouge palestinien.
Tribune
Une rapporteuse de l’ONU accuse Israël de commettre plusieurs «actes de génocide» à Gaza. La rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens affirme qu’il «existe des motifs raisonnables» de croire qu’Israël a commis plusieurs «actes de génocide», dans un rapport publié lundi, évoquant aussi un «nettoyage ethnique». «La nature et l’ampleur écrasante de l’assaut israélien sur Gaza et les conditions de vie destructrices qu’il a causées révèlent une intention de détruire physiquement les Palestiniens en tant que groupe», indique Francesca Albanese. La rapporteuse, mandatée par le Conseil des droits de l’Homme mais qui ne s’exprime pas au nom de l’organisation, doit présenter son rapport mardi devant cette enceinte onusienne à Genève.
Le chef du Hamas palestinien en visite à Téhéran. Ismaïl Haniyeh s’est déplacé en Iran ce mardi afin d’y «rencontrer le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian» et d’autres responsables iraniens, a annoncé l’agence de presse gouvernementale IRNA. La dernière visite d’Ismaïl Haniyeh à Téhéran remonte à début novembre, lorsqu’il a rencontré le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. L’Iran est l’ennemi juré d’Israël et ne reconnaît pas l’existence de l’Etat israélien. Il soutient les mouvements en lutte contre Israël dans la région.