«Le Hamas, c’est une idée lovée dans le cœur de la population : si quelqu’un pense qu’on peut le détruire, il se trompe.» Cette phrase simple, assortie d’une injonction – «le gouvernement doit trouver une alternative pour gouverner Gaza» – a pris dans la bouche du porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, interviewé en direct sur la chaîne 13 le 19 juin, des allures d’ultimatum. Il dit ouvertement ce que les généraux pensent tout bas : depuis plusieurs mois maintenant, le manque de vision de l’échelon politique confond les alliés d’Israël et irrite ses gradés. Les vies de tout un territoire et de tous les Palestiniens ont été cruellement soufflées, et pourtant le Hamas continue à se battre. Et les otages, comme le sentiment de sécurité des Israéliens, ne sont toujours pas revenus.
Depuis cette sortie, l’administration Nétanyahou dit avoir enclenché une nouvelle phase des combats. Les forces israéliennes resteront à la frontière avec l’Egypte et dans un corridor qui scinde l’enclave en deux, et continueront à «tondre la pelouse», a déclaré Benyamin Nétanyahou le 23 juin, en menant des raids ponctuels contre le Hamas, qui arrive encore à se recomposer. «Ils trouveront toujours des combattants, et les Israéliens le savent», explique un diplomate européen en post