«Malheureusement je confirme, et je présente mes condoléances aux familles françaises endeuillées.» L’ambassadeur français en Israël, Raphael Morav, s’est monté peu disert ce mardi 10 octobre au matin sur RTL, au moment d’évoquer la troisième victime française depuis l’attaque coordonnée des forces du Hamas samedi.
Peu après, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a toutefois temporisé : «Ce n’est pas à moi de vous confirmer, il y a un canal à suivre, permettant éventuellement de prévenir les familles. Je n’ai pas d’information précise». Avant d’ajouter : «je vous dis ce que nous pouvons craindre, 14 Français n’ont pas donné signe de vie et de bonne santé, il faut rester extrêmement prudent : ‘‘personne disparue’’ ne veut pas dire automatiquement otage ou victime».
Reportage
La veille au soir, le ministère français des Affaires étrangères avait rivalisé de prudence quant au sort de nombreux Français qui se trouvaient en Israël. «Nous poursuivons les démarches entreprises pour clarifier la situation de nos ressortissants non localisés», a déclaré le Quai d’Orsay, qui s’est borné à confirmer la mort d’un deuxième ressortissant, sans précision sur son identité ni sur l’endroit ou la date à laquelle il aurait été tué. Idem au moment Dimanche, Paris avait annoncé la mort d’une Française en Israël.
Comme samedi et dimanche, le ministère des Affaires étrangères n’a pas non plus précisé si des Français figuraient au nombre des otages enlevés par les combattants du Hamas et emmenés dans la bande de Gaza. «La France déplore le décès tragique d’un deuxième ressortissant français, victime des attaques terroristes menées par le Hamas contre Israël. Nous adressons nos condoléances à ses proches et sommes en contact avec sa famille et les autorités israéliennes pour lui apporter tout notre soutien dans cette épreuve», a déclaré un porte-parole du ministère à Paris.
«Consignes d’extrême vigilance»
Selon le député des Français de l’étranger Meyer Habib, dont la circonscription inclut Israël, les familles d’au moins trois Français, dont un jeune de 26 ans qui participait au festival techno Tribe of Nova dans le sud du pays, se sont manifestées depuis samedi, expliquant ne plus avoir de nouvelles d’un de leurs proches.
Près de 62 000 ressortissants français sont enregistrés auprès du Consulat général à Tel-Aviv ainsi que 25 000 inscrits auprès du Consulat général à Jérusalem. Mais, comme l’a souligné le Quai d’Orsay, «de nombreux Français de passage se trouvent actuellement sur place», en vacances ou en déplacement professionnel. «Nous renouvelons notre appel aux Français se trouvant actuellement en Israël à respecter les consignes d’extrême vigilance», a expliqué le porte-parole.
Reportage
De nombreux étrangers de toutes nationalités ont été tués, blessés ou pris en otages depuis l’offensive massive lancée samedi par le Hamas contre Israël, qui a fait au moins 700 morts côté israélien et plus de 500 côté palestinien. Plusieurs d’entre eux participaient à la rave party de Tribe of Nova dans le désert, près de la frontière avec la bande de Gaza, lorsqu’ils ont été pris pour cible.
Pour les Français, une cellule de crise a été ouverte dimanche par le ministère des Affaires étrangères à Paris, en plus de celles ouvertes au sein des consulats généraux de Tel-Aviv et de Jérusalem, notamment pour aider ceux qui le souhaitent à quitter le territoire israélien.
Si l’aéroport Ben-Gourion de Tel-Aviv demeure ouvert, Air France, qui assure habituellement deux vols par jour vers Tel-Aviv, a suspendu ses vols pour l’instant. «Nous sommes en contact avec la compagnie afin de définir les conditions d’un retour rapide des liaisons avec Israël», a expliqué le porte-parole du Quai d’Orsay.
Mise à jour : mardi 10 octobre à 9 h 12, avec l’ajout des déclarations de l’ambassadeur d’Israël en France et d’Olivier Véran.