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Analyse

Israël : un mois après le 7 octobre, une société plus traumatisée et polarisée que jamais

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Un mois jour pour jour après l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël, la guerre se poursuit, de plus en plus intense, dans la bande de Gaza. Et la société israélienne renoue avec ses tensions internes.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le ministre de la Défense, Yoav Gallant, à Tel-Aviv, le 28 octobre. (Abir Sultan/AP)
par Nicolas Rouger, correspondant à Tel-Aviv
publié le 7 novembre 2023 à 6h35

Un mois après les attaques du 7 octobre, la vie reprend peu à peu ses droits en Israël. Enfin, les enfants retournent à l’école, les embouteillages bloquent la circulation et on se laisse même aller à passer quelques émissions de divertissement à la télévision. Mais c’est une illusion ; la guerre dure, les roquettes continuent à tomber du nord au sud du pays, la perte des travailleurs réservistes, déplacés, étrangers et palestiniens bloque les champs et les chantiers, et partout dans les rues, toutes les pancartes publicitaires crient encore «ensemble nous vaincrons». A la radio, les présentateurs décomptent les soldats morts chaque jour dans la bande de Gaza, dont les journaux télévisés feront parfois le portrait.

Les massacres dans les kibboutz ont eu l’effet de désensibiliser l’opinion publique israélienne au coût humain de la guerre dans l’enclave, où sont déjà morts plus de 10 000 Palestiniens, selon les chiffres du ministère palestinien de la Santé, géré par le Hamas, mais aussi de la faire glisser vers la droite. On le sent dans la rue, au bureau et dans les discours politiques. Même le chef de l’opposition Yaïr Lapid, qui voyait encore en septembre 2022 à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU la solution à deux Etats comme «une chose juste pour la sécurité israélienne, l’économi