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Riposte

Israël vise l’Iran, sans oublier Gaza

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Une frappe non revendiquée et calibrée pour empêcher l’escalade devrait permettre au gouvernement de Benyamin Nétanyahou de se concentrer à nouveau sur la bande de Gaza, totalement dévastée.
Un avion de l'armée israélienne, le 14 avril, après avoir intercepté un missile iranien. (Israeli Army /AFP)
par Nicolas Rouger, correspondant à Tel-Aviv
publié le 19 avril 2024 à 16h53

C’était tout l’inverse du déluge de drones et de missiles iraniens dans la nuit de samedi à dimanche, qui avait été annoncé et commenté à travers le monde en temps réel. La riposte israélienne ne sera peut-être jamais revendiquée ou admise : la frappe de jeudi soir sur le territoire iranien s’est passée dans le silence, révélée par un entrefilet lapidaire, confirmée du bout des lèvres par des sources anonymes.

L’armée a fait fuiter auprès des fidèles correspondants militaires un détail crucial. Israël ne souhaite pas l’escalade. «La logique de cette frappe était de faire comprendre aux Iraniens que nous pouvions les frapper sur tout leur territoire», a dit le général à la retraite Yaakov Amidror, ancien chef du Conseil de sécurité nationale et proche de Benyamin Nétanyahou, qui s’est empressé de préciser qu’il ne connaissait pas les circonstances exactes de l’incident. «Après le succès retentissant de notre système défensif, nous devions montrer que nous avons aussi des capacités offensives. Mais cela ne veut pas dire que nous avons réussi à rétablir la dissuasion», avertit l’ancien officier du renseignement militaire.

Cette finesse stratégique n’est pas du goût de tout le monde. Le ministre de la Sécurité nationale,