L’auteur israélien Itamar Orlev a émergé sur la scène littéraire en 2016 avec Voyou (publié au Seuil en France), qui racontait les retrouvailles difficiles d’un Israélien avec son père autrefois flamboyant voire monstrueux et devenu aigri, végétant dans un hospice polonais à l’époque du rideau de fer, hanté par les atrocités de la Seconde Guerre mondiale. Fils de Uri Orlev (écrivain rescapé du ghetto de Varsovie et auteur reconnu de romans pour la jeunesse, mort en 2022), Itamar, 48 ans, a été récompensé dans son pays natal par le prix Sapir du meilleur premier roman. Depuis Berlin où il vit désormais, il critique le gouvernement de Benyamin Nétanyahou et «ses petits calculs politiciens», estimant que «tout espoir pour les décennies à venir» a été détruit. «A Gaza, déplore-t-il, Israël a construit la prison et le Hamas a créé les prisonniers.»
Vous vivez à Berlin, c’était un choix délibéré de quitter Israël ?
Nous avons pris la décision de quitter Israël à l’été 2014 après la dernière guerre avec le Hamas. Ma femme était enceinte de notre deuxième fils, on devait déménager, on cherchait un peu plus grand. On n’était pas vraiment effrayés par la situation politico-militaire car on pensait que le dôme de fer nous protégeait, mais quel