Ils sont épinglés sur un panier de vélo qui file sur une piste déserte. Scotchés sur un banc de bois. Accrochés au tronc d’un arbre. Et plus on se rapproche de la Kirya, le quartier général de Tsahal, plus les photos des otages du Hamas tapissent les murs, hantent les rues de Tel-Aviv et les esprits. Des mines souriantes, de tous les âges, qui accrochent un regard aux passants, assombrissent les visages.
Noga pleure à chaudes larmes. Elle se tient au bord de la grande avenue face à l’imposant bâtiment, un drapeau entre les mains avec le slogan de l’organisation à l’origine de toute cette initiative : «Bring them home now» («Ramenez-les à la maison maintenant»). De temps à autre, quelques automobilistes klaxonnent leur soutien. Et Noga l’accueille dans un sanglot souriant. «C’est la première fois que je viens ici», dit-elle, confiant ne pas connaître de victimes ni d’otages de l’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre, «mais des amis d’amis, comme tout le monde». Elle est touchée par le deuil national, traumatisée de l’horreur subie par écran interposé. «Jusque-là, je restais chez