«Une escalade majeure est en cours !» C’est par cette litote lapidaire qui dit tout de sa sidération qu’Amjed Tantesh a réagi le 7 octobre sur Facebook, alors que le Hamas conduisait l’attaque la plus sanglante de l’histoire du conflit. Deux jours plus tôt, ce professeur de natation, habitant de Beit Lahia, tout au nord de la bande Gaza, postait un message d’un tout autre ordre : une invitation au mariage de son neveu ingénieur. Presque trois mois plus tard, le 25 décembre, Amjed Tantesh célébrait tristement son 47e anniversaire sous une tente, à Rafah, à la frontière égyptienne, entouré de sa femme et ses cinq enfants, devant quelques chips et biscuits secs étalés sur un plateau en cuivre. Là encore, il s’en faisait l’écho sur Facebook, entre deux «black-out» des communications.
Mises bout à bout, les vignettes laissées par ce Gazaoui de la classe moyenne sur la plateforme, son moyen d’expression privilégié, racontent une guerre comme Gaza, pourtant rompue à l’horreur, n’en avait jamais connue. Une trajectoire