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«J’aurais voulu l’étreindre» : la famille d’un prisonnier palestinien raconte l’espoir de la libération et le choc de l’exil forcé en Egypte

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Condamné à la perpétuité au début des années 2000, Eyad n’a pas pu rentrer en Cisjordanie après sa libération par Israël, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu, mais a pu parler à sa sœur au téléphone. D’autres familles de détenus libérés préfèrent se taire, pour ne pas subir des représailles israéliennes.

Eyad, exilé en Egypte, au téléphone avec sa sœur, Nour. (Arthur Larie/Libération)
ParFanny Léonor Crouzet
Correspondance à Jérusalem
photo Arthur Larie
Publié le 16/10/2025 à 14h28, mis à jour le 16/10/2025 à 16h59

Dimanche soir, Nour (1) n’a pas réussi à trouver le sommeil. Deux jours que cette Palestinienne se démène avec une nouvelle inespérée qui lui est parvenue de la prison de Ramon, au sud d’Israël : incarcéré depuis vingt-et-un ans, son frère Eyad (1) a pu l’appeler depuis un téléphone prêté par un agent du Shin Bet, les services israéliens de renseignement intérieur, pour lui annoncer qu’il figure sur la liste des prisonniers libérables dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. L’échange, contre les otages israéliens toujours retenus dans la bande de Gaza, doit avoir lieu lundi 13 octobre.

Dimanche, Nour quitte Naplouse pour se rendre chez un membre de sa ­famille à Ramallah, où les prisonniers originaires de Cisjordanie doivent être libérés. «Plus que la joie, c’était de la peur que je ressentais», dit-elle à Libération. Faute de pouvoir dormir, elle erre dans la cuisine, la tête pleine de questions : et si le nom de son frère disparaissait de la liste des personnes libérables comme cela semble avoir été le cas lors de précédents échanges ? «A 3 heures du matin, j’ai commen