Depuis 2018, le professeur de droit pakistanais Javaid Rehman est rapporteur spécial des Nations unies sur les droits humains en Iran. Il s’inquiète de la violence des répressions, alors que la contestation contre le régime iranien entre dans sa cinquième semaine.
Vous avez appelé le 22 septembre à une enquête «indépendante et impartiale» sur la mort de Mahsa Amini. Comment réagissez-vous à l’enquête qui a conclu à une mort de maladie, et non consécutive à des coups ?
L’affaire n’a pas été gérée convenablement. L’enquête n’était ni indépendante ni impartiale, ce n’est pas satisfaisant. Elle a été confiée au pouvoir judiciaire qui a répété la position de l’Etat. C’est très décevant, mais pas surprenant. Les autorités iraniennes n’ont jamais mené d’enquête impartiale et indépendante.
Comment qualifiez-vous la répression en cours ?
L’Etat est plus oppresseur et plus brutal qu’au début de la contestation. Il suffit de regarder les chiffres, qui sont des estimations très conservatrices : au moins 144 personnes, dont 23 enfants, ont été tuées par les forces de sécurité. Ces chiffres montrent la brutalité dont les a