Ashkelon, port millénaire aux portes de Gaza, est en guerre. Bien qu’elle n’ait pas été évacuée, les rues de la ville de 150 000 habitants sont presque vides. On voit des voitures calcinées, des vitres brisées ; certains bâtiments portent des stigmates de roquettes. Les alertes sont monnaie courante, de jour comme de nuit. Ici, l’air vibre quand Tsahal frappe le nord de la bande de Gaza, à une quinzaine de kilomètres seulement.
Dans le sud de la ville trône le grand complexe médical de Barzilai. Voisin d’un grand parc côtier, il a une vue reposante sur l’immensité de la Méditerranée. Au centre des opérations de sauvetage durant l’offensive du Hamas, le 7 octobre, il accueille encore aujourd’hui des centaines de blessés, dont beaucoup d’enfants. C’est, depuis longtemps, un symbole de la résilience du sud israélien face aux roquettes venant de Gaza : l’hôpital a été touché à deux reprises depuis le 7 octobre, mais on continue à y bosser normalement. Sauf quand on accueille une délégation diplomatique, qui vient au pas de course constater la détresse des familles endeuillées et promettre la solidarité à toute épreuve d’un peuple lointain. La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, y était ainsi dimanche 15 octobre.
«Tu sais que le 7 octobre, c’était l’anniversaire de Poutine ?»
En un peu moins de deux heures, la mi