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Libération
Reportage

«Je ne sais plus si je reverrai un jour mon village» : au Liban, l’inquiétude monte encore d’un cran

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Guerre au Proche-Orientdossier
Dans le Sud-Liban, après de nouvelles frappes de Tsahal mardi sur Beyrouth, les habitants de la bordure frontalière sont évacués dans l’urgence. Et craignent de basculer dans une conflit total et sans fin.
Des personnes en deuil assistent à l’enterrement de trois personnes tuées dans la nuit par une frappe aérienne israélienne qui a visé le camp de réfugiés d’Aïn el-Helwe, au sud du Liban, le 1er octobre. (Mahmoud Zayyat/AFP)
par Arthur Sarradin, correspondant à Beyrouth
publié le 1er octobre 2024 à 21h48

«Evacuer leurs habitations immédiatement […] pour sauver leur vie.» C’est la consigne qu’ont reçue mardi 1er octobre les habitants de 28 villages libanais de la bordure frontalière, quelques heures avant que l’Iran ne tire des missiles sur Israël en représailles à la mort, vendredi, du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, allié de Téhéran. Autant dire une éternité dans ce Moyen-Orient qui se rapproche de plus en plus d’une guerre totale… L’ordre n’émanait alors pas des autorités libanaises, mais bien de l’armée israélienne, qui annonçait par là même qu’elle s’apprêtait à bombarder intensément ces localités du Sud-Liban et que toutes les vies étaient en danger, à commencer par celles des civils. Dans la nuit, quelques rares villageois restés dans la zone ont confié aux médias que des soldats de l’armée libanaise ont commencé à évacuer leurs positions au sud. Dans le même temps, le porte-parolat de l’armée israélienne annonçait officiellement que des hommes étaient en train de mener des opérations terrestres sur le sol libanais – une première depuis dix-huit ans. Une information ensuite démentie par l’armée israélienne, la Fo