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Libération
Reportage

En Syrie, revivre après la prison de Sednaya : «Je ne suis plus rien»

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Un mois après leur libération par les forces rebelles, les anciens prisonniers de l’«enfer concentrationnaire» du régime d’Assad tentent de reprendre le cours de vies brisées par les tortures et les années passées dans des conditions de détention abominables.
Lors d'une manifestation d'anciens détenus de la prison de Sednaya, libérés après la chute du régime de Bachar al-Assad, à Damas le 3 janvier. (Mohammed Nammoor/Libération)
par Wilson Fache et Karam Al-Hindi, envoyés spéciaux à Damas, Al-Qleiaah et Sednaya
publié le 8 janvier 2025 à 6h48
(mis à jour le 8 janvier 2025 à 18h37)

Attablés sur leur terrasse, tous les membres de la famille Zarifé se servent un café à l’ombre des sommets enneigés du mont Hermon, à la frontière entre la Syrie et le Liban. Tous sauf Mohammed. «Mon estomac ne tolère plus ce genre de boisson», précise-t-il en cachant son visage avec sa main pour se protéger des rayons du soleil – ça non plus, il ne le tolère plus. Ni même les douches chaudes, trop violentes pour sa peau. Mohammed Zarifé, 33 ans, est un survivant de l’une des pires prisons du monde, dont il vient d’être libéré après presque onze ans de détention. C’était dans la nuit du 7 au 8 décembre : une offensive éclaire d’une coalition de groupes rebelles parvenait à faire tomber Bachar al-Assad et à faire sauter les verrous de Sednaya, symbole de la tyrannie du régime déchu.

Le retour de Mohammed dans son village natal d’Al-Q