Les dénégations et les preuves brandies par Israël de son innocence dans le carnage de mardi à l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza n’en ramèneront pas les morts. Pas plus que les mots de Joe Biden au saut de l’avion pour apporter son crédit à cette version – confirmée par une expertise du Pentagone («Il semble que ce soit le fait de l’autre équipe, pas vous») – n’auront fait redescendre la température d’une visite au Proche-Orient qui ne pouvait survenir dans un moment plus miné.
L’annulation en dernière minute du deuxième acte, censé le conduire en Jordanie pour converser avec plusieurs dirigeants arabes, a sans doute quasi ruiné une semaine d’efforts d’un Antony Blinken sillonnant à très vive allure les capitales des pays alentours, histoire de s’efforcer de renouer, en quelques jours, avec les ressorts d’une question palestinienne négligée par Washington depuis des années. Les échanges, reportés dans la confusion post-déflagration à l’hôpital gazaoui, auront certes bien lieu, mais pas en personne comme initialement souhaité. Еt la virée proche-orientale de Biden, circonscrite malgré elle à l’escale israélienne, ne contribuera pas à dissiper l’impression d’empathie asymétrique diffusée par les Etats-Unis depuis l’attaque du 7 octobre.
Le veto américain au Conseil de sécurité des Nations unies
Or, ce sentiment irrigue l’incompréhen