Des avenues rouges, vertes, blanches et surtout noires de monde, aux couleurs de la Palestine. De Téhéran à Beyrouth, en passant par Bagdad et Amman, le sort des Gazaouis a réuni des dizaines de milliers de personnes dans de nombreuses capitales du Proche-Orient et au-delà. Aussi ferme que l’Occident dans son soutien à Israël après l’offensive du Hamas, le monde arabe défend bec et ongles la cause palestinienne face à la réponse de Tsahal, qui impose un «siège complet» et pilonne sans relâche la bande de Gaza depuis une semaine.
En ce vendredi 13 octobre, les manifestants répondaient à un appel de Hamas qui voulait transformer le traditionnel jour de la prière en «jour de colère» contre «l’occupation israélienne de la Palestine». «Les pays arabes et musulmans ont le devoir et la responsabilité de fournir urgemment de l’aide humanitaire et des secours aux Palestiniens de Gaza», a affirmé l’université d’Al-Azhar au Caire, plus haute institution de l’islam sunnite, dans un communiqué largement relayé sur les réseaux sociaux palestiniens.
A Bagdad, des dizaines de milliers d’Irakiens se sont massés sur la place Tahrir pour scander «Non à l’occupation ! Non à l’Amérique !» Dans la foule, sous les drapeaux palestiniens brandis avec fierté, ceux d’Israël ont été brûlés après avoir été barrés d’une croix rouge et piétinés. En Iran, qui soutient financièrement et militairement le Hamas, les rassemblements ont essaimé dans plusieurs petites villes, et les slogans ont aussi débordé contre le grand ennemi américain. Une vague de manifestations qui s’est étendue jusqu’au Pakistan et qui traduit la fracture mondiale suscitée par ce conflit meurtrier.