C’est à ça qu’on reconnait un pays en guerre : au silence lugubre qui règne dans ses universités, quand les cours ont repris partout dans les facs du monde entier. A Haïfa, les bus continuent à desservir le campus de l’université mais pas un étudiant n’en descend. De même, les cabines du téléphérique qui relie la gare des bus, dans la partie basse de la cité portuaire, au mont Carmel, où est située l’université de Haïfa, tournent à vide.
En temps normal, le campus bourdonne de ses 18 000 étudiants en sciences humaines et sociales, éducation ou droit. Mais un grand nombre d’entre eux étant appelés sous les drapeaux, l’établissement a décidé de garder ses portes closes, pour ne pas les pénaliser. Et aussi, bien que dans chaque bâtiment des flèches indiquent où sont les abris, pour éviter de mettre en danger les étudiants, à portée de missile du Hezbollah : la frontière libanaise est à moins de 50 km de Haïfa, troisième ville d’Israël, avec 270 000 habitants. La direction tablait initialement sur une réouverture début décembre, mais «les experts militaires nous disent que la guerre à Gaza va être longue et qu’elle sera suivie par une guerre au Liban, car le Hezbollah menace