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Qui sont les quatre otages israéliennes qui ont été libérées ce samedi 25 janvier ?

Gaza, l'engrenagedossier
Quatre soldates ont été libérées samedi, pour ce qui est le deuxième échange avec des prisonniers palestiniens, prévu par l’accord de trêve entre Israël et le Hamas.
Un homme tenait le portait de Naama Levy, à Tel Aviv, le 15 février 2024. (Ahmad Gharabli/AFP)
publié le 24 janvier 2025 à 16h14
(mis à jour le 25 janvier 2025 à 10h33)

On connaissait leur nom depuis vendredi, c’est désormais leur visage qui est montré au public. Le Hamas a remis ce samedi 25 janvier quatre nouvelles otages à la Croix-Rouge, conformément à l’accord de cessez-le-feu obtenu avec Israël : Karina Ariev, Daniella Gilboa, Naama Levy et Liri Albag. Ces quatre soldates, enlevées le 7 octobre 2023 sur la base militaire de Nahal Oz, vont être rendues à leur famille. Trois sont âgées de 20 ans, la quatrième de 19 ans.

Cet échange est le deuxième de ce type depuis l’entrée en vigueur de la trêve, dimanche dernier. Trois otages israéliennes et 90 prisonniers palestiniens détenus en Israël avaient été relâchés ce jour-là. Cette fois, les quatre femmes sont libérées en échange de 200 Palestiniens, dont 120 ont été condamnés à perpétuité. Elles avaient toutes été enlevées sur la base militaire de Nahal Oz, à la frontière avec Gaza. Lors de l’attaque du 7 Octobre sur cette unité, quinze «guetteuses» de Tsahal ont été tuées, sept enlevées. Si l’une d’entre elles, Ori Megidish, 18 ans, a été libérée lors d’une opération de l’armée israélienne le 29 octobre 2023, Noa Marciano, 19 ans, a, elle, été retrouvée morte en novembre 2023.

Avec la libération de ces quatre soldates, il ne reste désormais plus qu’Agam Berger, 20 ans, dernière femme de l’armée israélienne encore aux mains du mouvement palestinien. Deux autres femmes civiles, Arbel Yehoud et Shiri Bibas, sont toujours retenues par le Hamas, mais elles figurent sur la liste des 33 otages devant être libérés au cours des prochaines semaines.

Karina Ariev, 20 ans

Peu d’informations circulent dans les médias israéliens au sujet de Karina Ariev, avant qu’elle ne soit enlevée par le Hamas le 7 Octobre avec six autres soldates. Sur Facebook, le collectif 7-Octobre a partagé quelques anecdotes sur la personnalité de la jeune femme. «Elle adore faire des puzzles très compliqués», «elle parle quatre langues couramment», «elle aime beaucoup les enfants et faisait du babysitting», «elle adore conduire et a obtenu son permis du premier coup», peut-on lire sur la publication accompagnée de diverses photos de Karina Ariev dans sa vie de tous les jours. Une seule vidéo avait attesté de sa survie à l’attaque terroriste menée par le Hamas sur sa base militaire, publiée en janvier 2024, où elle apparaissait, captive, aux côtés de Daniella Gilboa.

Daniella Gilboa, 20 ans

Dans cette fameuse vidéo datant de janvier 2024, diffusée par le Hamas comme il l’a fait plusieurs fois avec des otages à des fins de propagande, la jeune femme, potentiellement sous la contrainte, critique sévèrement le gouvernement israélien : «Où étiez-vous le 7 Octobre quand j’ai été arrachée à mon lit ? Où êtes-vous maintenant ? Pourquoi me laisser moi, qui ai servi dans des conditions difficiles dans la région frontalière de Gaza ? Pourquoi dois-je me sentir abandonnée et rejetée par vous une nouvelle fois ? Ressaisissez-vous, pour nous ramener tous à la maison, tant que nous sommes en vie.» Elle ajoute : «Je n’ai pas besoin de nourriture, d’argent, de vêtements ou de quoi que ce soit d’autre, juste que vous nous rameniez vivants à la maison». A ses côtés sur la vidéo se trouvent Karina Ariev et Doron Steinbrecher.

Liri Albag, 19 ans

«Ma Liri a toujours été sûre d’elle, intrépide, forte», racontait, le 10 janvier dernier, sa mère, Shira Albag, pressant le gouvernement israélien d’obtenir la libération de la jeune soldate. Enlevée le 7 Octobre avec ses camarades, elle n’avait pas donné de signe de vie avant la diffusion d’une vidéo, le 4 janvier 2025, dans laquelle elle apparaît en larmes, tête entre les mains. Comme sa mère, elle appelait sa nation à agir pour sa libération. «J’ai vu qu’elle était extrêmement pâle, qu’elle avait perdu beaucoup, beaucoup de poids… J’ai vu du noir sous ses yeux, j’ai vu qu’elle n’avait pas vu la lumière du jour depuis longtemps», avait affirmé sa mère après avoir vu la vidéo de sa fille captive.

Naama Levy, 20 ans

Le jour de son enlèvement, le 7 Octobre, elle envoie un dernier SMS à sa mère à 6 h 55 du matin : «Nous sommes dans une pièce sécurisée.» «Je n’ai jamais rien entendu de tel de toute ma vie», ajoute-t-elle en décrivant les salves de roquettes et de coups de feu tirés à l’extérieur. Quelques heures plus tard, elle apparaît dans une vidéo du Hamas publiée sur Telegram. On voit Naama, sortie violemment par les cheveux d’une Jeep à Gaza, les mains liées derrière le dos, son jogging gris taché par ce qu’il semble être du sang, les pieds nus, poussée sous les huées des passants scandant «Dieu est grand !» en arabe. Des conditions de détention qui avaient largement été dénoncées par les autorités israéliennes.

Elle-même arrière-petite-fille de survivants de la Shoah, Naama Levy a la particularité d’avoir participé au projet «Hands of Peace» aux Etats-Unis, où de jeunes Américains, Israéliens et Palestiniens se rencontraient pour promouvoir les valeurs de coopération et de paix entre les deux camps.

Mise à jour : samedi 25 janvier avec la libération des quatre otages.