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La Cour suprême israélienne juge «contraire à la loi» le limogeage de Ronen Bar, le chef de la sécurité intérieure

Le limogeage du chef du Shin Bet était contesté, notamment par l’opposition, qui y voyait le signe d’une dérive autocratique du pouvoir. La procureure générale a par ailleurs interdit à Netanyahou de nommer un successeur à Ronen Bar.

Ronen Bar, chef de l'agence de sécurité intérieure israélienne Shin Bet, à Jérusalem, le 13 mai 2024. (Gil Cohen-Magen /AFP)
Publié le 21/05/2025 à 18h36, mis à jour le 21/05/2025 à 20h07

Une annonce qui vient encore contrecarrer la volonté de Benyamin Nétanyahou. La Cour suprême israélienne a jugé ce mercredi que la décision prise en mars par le gouvernement de limoger le chef de l’Agence de la sécurité intérieure – le Shin Bet –, Ronen Bar, était «contraire à la loi», Selon cet arrêt de 58 pages formulé en réponse aux appels contre cette mesure, la Haute Cour statue «que la décision du gouvernement de mettre fin au mandat du chef du Shin Bet a été prise selon une procédure irrégulière».

Après cette décision, la procureure générale, Gali Baharav-Miara, a interdit au Premier ministre israélien de nommer en l’état un successeur au chef démissionnaire du Shin Bet. Le tout «jusqu’à l’élaboration de directives juridiques garantissant la régularité de la procédure». Lui a aussitôt rétorqué et a réaffirmé sa détermination à piloter la nomination du prochain chef de l’Agence de la sécurité intérieure, malgré cette injonction contraire.

Cet arrêt marque la fin d’une saga juridico-politique qui a secoué Israël à la suite de l’annonce du limogeage de Ronen Bar, le 21 mars dernier. La décision, sur fond de différend personnel entre le chef du Shin Bet et le Premier ministre Nétanyahou, avait été immédiatement gelée par la Cour suprême, saisie de plusieurs recours, de l’opposition, d’ONG et de la procureure générale du pays, contestant selon eux une décision illégale et menaçant gravement la démocratie.

Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël, avait ensuite annoncé renoncer au limogeage de Ronen Bar, au lendemain de l’annonce par celui-ci fin avril, qu’il quitterait ses fonctions le 15 juin. Ce mercredi, la Cour suprême a statué sur le principe même du limogeage.

«Irrégularités»

Détaillant les fautes commises par le gouvernement selon la Cour, l’arrêt évoque «des irrégularités» dans le processus ainsi qu’un «abandon des principes fondamentaux concernant le service de sécurité intérieure».

Le limogeage de Ronen Bar était notamment contesté par l’opposition, qui y voyait le signe d’une dérive autocratique du pouvoir. Il a ravivé les divisions de la société israélienne en pleine guerre contre mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, et entraîné un regain des manifestations contre l’exécutif.

Nétanyahou affirmait, lui, que le gouvernement pouvait décider à sa guise de nommer et renvoyer le chef du Shin Bet, à qui il reproche l’échec à empêcher l’attaque sanglante du Hamas ayant déclenché la guerre, le 7 octobre 2023.

Mise à jour à 20 h 06, avec la réaction du Premier ministre israélien