Fin de parcours pour la flottille Global Sumud. Les bateaux de la flottille pour Gaza, qui se trouvaient ce mercredi 1er octobre au soir au large de l’Egypte, sont «en cours d’arraisonnement par les autorités israéliennes», a annoncé le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.
«La France appelle les autorités israéliennes à assurer la sécurité des participants, à leur garantir le droit à la protection consulaire, et à permettre leur retour en France dans les meilleurs délais», a affirmé sur X le ministre, qui avait «formellement déconseillé à tout ressortissant français de se rendre dans la zone».
Le convoi humanitaire parti d’Espagne fin août pour «briser le blocus» sur la bande de Gaza a d’abord été sommé de changer de cap par les autorités israéliennes ce mercredi soir, au large de l’enclave palestinienne. «La marine israélienne a pris contact avec la flottille Hamas-Sumud et leur a demandé de changer de cap», a écrit le ministère des Affaires étrangères israélien sur X. Et d’ajouter : «Israël a informé la flottille qu’elle approche d’une zone de combat active et qu’elle viole un blocus naval légal. Israël a réitéré l’offre de transférer toute aide de manière pacifique par des canaux sécurisés vers Gaza.» Dans la foulée, les militants de la flottille se sont dit être «encerclés par des navires de guerre israéliens».
«Il ne reste plus que 81 milles nautiques vers Gaza», a indiqué la partie maghrébine de la flottille Global Sumud dans un communiqué. L’élue française LFI Marie Mesmeur et l’eurodéputée LFI franco-palestinienne Rima Hassan ont, elles, annoncé l’interception en cours de leurs bateaux.
«Population assiégée»
La flottille Global Sumud est composée d’une cinquantaine d’embarcations. A son bord se trouvent des militants issus de 45 pays. Parmi eux, la militante écologiste Greta Thunberg, l’ancienne maire de Barcelone Ada Colau, le petit-fils de Neslon Mandela et ancien député sud-africain Mandla Mandela, ainsi qu’une quarantaine de citoyens français, dont plusieurs élus La France insoumise (LFI).
Les militants, dont l’objectif est de fournir «une aide humanitaire à une population assiégée confrontée à la famine et au génocide», s’étaient préparés à se trouver en pareille situation : en juin et en juillet, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou avait déjà bloqué l’entrée de deux flottilles dans l’enclave palestinienne. Plusieurs participants, dont l’eurodéputée LFI Rima Hassan, avaient alors été arrêtés et détenus. Ces derniers jours, le régime israélien avait prévenu qu’il «ne permettra[it] pas à des navires d’entrer dans une zone de combat active».
Zone d’exclusion
Tout au long du trajet, les organisateurs ont dénoncé des actes d’intimidation de la part d’Israël, notamment des attaques de drones dans la région de Tunis, où la flottille était arrimée début septembre. Le 23 septembre, au lendemain de nouvelles attaques qui avaient occasionné à certains bateaux des dégâts matériels sévères au large de la Crète, l’Italie et l’Espagne avaient annoncé le déploiement de navires militaires pour protéger le convoi (mais ces navires se sont arrêtés à l’approche de la bande de Gaza, au moment de pénétrer dans les eaux désignées comme zone d’exclusion par Israël).
La France, pour sa part, s’était contentée d’appeler «au respect du droit international, en particulier le droit de la mer», sans citer nommément Israël, affirmant que «les participants à cette expédition en faveur de Gaza ont été informés des risques encourus».
Mise à jour à 21 h 25 avec l’annonce de l’arraisonnement de la flottille.