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Libération
Incertitudes

La flottille vers Gaza toujours «déterminée» à prendre la mer malgré une «attaque de drone»

Les membres de la «Global Sumud Flotilla» ont diffusé une vidéo montrant une explosion sur l’un de leurs navires, dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre. Les autorités tunisiennes démentent et évoquent «un incendie dans les gilets de sauvetage».

Un navire de la "Global Sumud Flotilla", au large de Tunis, le 7 septembre 2025. (Jihed Abidellaoui/REUTERS)
Publié aujourd'hui à 10h27, mis à jour le 09/09/2025 à 13h00

La flottille vers Gaza a affirmé dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre qu’un de ses bateaux avait été ciblé par un drone au large de Tunis, ce que les autorités tunisiennes ont démenti. Le bateau «a été frappé par un drone dans les eaux tunisiennes», a écrit sur Instagram la «Global Sumud Flotilla», qui a pris la mer avec des militants et de l’aide humanitaire pour le territoire palestinien assiégé.

Elle a partagé une vidéo provenant d’une caméra de surveillance du bateau, sur laquelle on entend un vrombissement. Puis on peut voir un militant lever les yeux, s’exclamer et reculer avant qu’une explosion ne se fasse entendre. Un éclair de lumière illumine ensuite la zone.

La flottille a affirmé que les six personnes à bord étaient saines et sauves, faisant état de dégâts matériels et dénonçant «des actes d’agression visant à faire dérailler [sa] mission». Le port de Sidi Bou Saïd se trouve non loin du palais présidentiel de Carthage.

Mais la Garde nationale tunisienne a affirmé n’avoir détecté «aucun drone». «Selon les constatations préliminaires, un incendie s’est déclaré dans les gilets de sauvetage», a déclaré Houcem Eddine Jebabli, son porte-parole.

Les informations faisant état de la présence d’un drone «sont dénuées de tout fondement», a insisté la Garde nationale dans un communiqué sur sa page officielle sur Facebook, émettant l’hypothèse que le feu ait pu être déclenché par un mégot de cigarette.

Le militant brésilien Thiago Avila a publié dans une vidéo sur Instagram le témoignage d’un autre membre de la flottille assurant avoir vu un drone. «C’était à 100 % un drone qui a lâché une bombe», a affirmé ce militant, Miguel.

La rapporteure spéciale de l’ONU pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, qui vit en Tunisie et s’est rendue dans la nuit au port de Sidi Bou Saïd, a partagé sur X une vidéo de la caméra de surveillance du bateau. «1. Bruit de ce que l’équipage a identifié comme étant un drone. 2. L’équipage déclenche l’alerte et appelle à l’aide. 3. Explosion. A vous d’en tirer les conclusions», a-t-elle écrit.

«S’il est confirmé qu’il s’agit d’une attaque de drone, ce serait […] une agression contre la Tunisie et la souveraineté tunisienne», avait plus tôt dit Francesca Albanese devant des journalistes au port de Sidi Bou Saïd. Sollicitée pour un commentaire, l’armée israélienne n’a pas répondu dans l’immédiat.

«Notre volonté est plus forte et nous sommes plus déterminés [que jamais] à briser le blocus contre Gaza», a affirmé à une foule à Tunis un organisateur tunisien, Ghassen Henchiri, tandis que Nadir al-Nuri, du comité directeur, a dit à l’AFP que le départ était toujours prévu mercredi de Tunis.

Les navires de la «Global Sumud Flotilla» («sumud» signifie «résilience» en arabe) ont prévu d’atteindre Gaza à la mi-septembre afin d’y acheminer de l’aide humanitaire, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

Le départ du convoi tunisien est prévu mercredi. Il a été reporté en raison des conditions météorologiques et du retard pris par la flottille partie de Barcelone, venue rejoindre les militants de Tunisie avant que tous les bateaux ne prennent la mer ensemble vers Gaza.

Mise à jour à 13 heures avec l’annonce d’un départ de la flottille mercredi.