Menu
Libération
Mise en garde

La France appelle ses ressortissants à ne pas aller en Iran jusqu’à la libération de ses «otages»

Depuis l’élection du président Pezeshkian en juillet 2024, la situation des trois otages français retenus par la république islamique s’est détériorée a déclaré ce mardi 7 janvier Jean-Noël Barrot. Tant qu’ils ne seront pas libres, la France déconseille les voyages en Iran.
Le président iranien Masoud Pezeshkian à Téhéran le 2 janvier. (Morteza Nikoubazl/NurPhoto via AFP)
publié le 7 janvier 2025 à 10h35

Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a appelé ce mardi 7 janvier les ressortissants français à ne pas se rendre en Iran jusqu’à «la libération complète» de ses trois détenus dans ce pays. «La situation de nos compatriotes otages en Iran est tout simplement inadmissible ; ils sont détenus injustement depuis plusieurs années, dans des conditions indignes qui, pour certains, relèvent de la définition de la torture au regard du droit international», a déclaré le ministre lors de la conférence des ambassadeurs, assurant que Paris ne les oubliait pas «une seule seconde».

«Depuis l’élection du président Pezeshkian et malgré nos efforts d’engagement au plus haut niveau, leur situation s’est dégradée», a poursuivi le ministre. «Je le dis aux autorités iraniennes : nos otages doivent être libérés. Nos relations bilatérales et l’avenir des sanctions en dépendent. Et jusqu’à la libération complète de nos otages, je demande à nos compatriotes de ne pas se rendre en Iran», a-t-il déclaré.

«Otages d’Etat»

Un couple de Français, Cécile Kohler une professeure de lettres modernes de 40 ans, et Jacques Paris, 70 ans, professeur de mathématiques à la retraite, sont détenus en Iran depuis mai 2022 et accusés par les autorités d’«espionnage», ce que leurs proches démentent. Un troisième Français, prénommé Olivier mais dont le nom de famille n’a pas été rendu public, est également détenu en Iran depuis 2022. Paris qualifie ces prisonniers d’«otages d’Etat».

L’Iran, pays dans lequel 901 personnes auraient été exécutées en 2024 selon l’ONU, et qui détient plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux, est accusé par leurs soutiens et des ONG de s’en servir comme monnaie d’échange dans des négociations d’Etat à Etat. Ce fut le cas avec la Française Clotilde Reiss emprisonnée de juillet 2009 à mai 2010, dont la libération aurait fait l’objet d’une contrepartie avec celle de la libération de l’Iranien Ali Vakili Vad, condamné en France pour l’assassinat en août 1991 de l’ancien Premier ministre du Chah, Chapour Bakhtiar.

Cette stratégie continue d’être mobilisée en Iran : une autre jeune journaliste italienne, Cecilia Sala, a été arrêtée à Téhéran le 19 décembre dernier au cours d’un voyage professionnel. L’Iran l’accuse d’avoir «enfreint les lois», tandis que Rome a dénoncé une arrestation «inacceptable».