Menu
Libération
Bonne nouvelle

La journaliste italienne Cecilia Sala, détenue en Iran, a été libérée

Le gouvernement italien annonce ce mercredi 8 janvier la libération de la journaliste Cecilia Sala, détenue à Téhéran depuis le 19 décembre.
Officiellement, Cecilia Sala était détenue pour avoir «enfreint les lois» lors de son séjour professionnel avec un visa journalistique. (Andrea Merola.ANSA/AFP)
publié le 8 janvier 2025 à 11h41
(mis à jour le 8 janvier 2025 à 12h08)

Libre. La journaliste italienne Cecilia Sala, 29 ans, a été libérée de sa prison en Iran ce mercredi 8 janvier et est en cours de rapatriement, selon le gouvernement italien. «Notre compatriote a été libérée par les autorités iraniennes et rentre en Italie», ont précisé les services du gouvernement dans un communiqué publié en fin de matinée. «L’avion rapatriant la journaliste Cecilia Sala a décollé il y a quelques minutes». Sans ajouter plus de détails sur les raisons de cette soudaine libération.

Reporter de guerre et connaisseuse de la région, la journaliste avait été arrêtée le 19 décembre à Téhéran, sur potentiel fond de représailles. Trois jours plus tôt, Mohammad Abedini Najafabadi, un homme d’affaires suisso-iranien, avait été arrêté à l’aéroport de Milan, soupçonné d’être un trafiquant d’armes proche du régime. Officiellement, elle était détenue pour avoir «enfreint les lois» lors de son séjour professionnel avec un visa journalistique.

Les jours précédant son interpellation, la journaliste réalisait un podcast pour le studio italien Chora Media sur la comédienne de stand-up Zeinab Musavi, condamnée à deux ans derrière les barreaux pour des vidéos satiriques. Elle avait posté sur ses réseaux plusieurs photos de femmes défiant le régime des mollahs en refusant de porter le hijab. Depuis, elle se trouvait à l’isolement dans la prison de haute sécurité d’Evin, à Téhéran, où sont détenus de nombreux dissidents et prisonniers politiques.

Trois Français toujours détenus en Iran

Parmi ces détenus, trois sont français. Un couple, Cécile Kohler une professeure de lettres modernes de 40 ans, et Jacques Paris, 70 ans, professeur de mathématiques à la retraite, sont détenus en Iran depuis mai 2022 et accusés par les autorités d’«espionnage», ce que leurs proches démentent. Un troisième Français, prénommé Olivier mais dont le nom de famille n’a pas été rendu public, est également détenu en Iran depuis 2022. Paris qualifie ces prisonniers d’«otages d’Etat».

Interrogée sur la radio France inter ce mercredi matin, la Nobel de la paix iranienne Narges Mohammadi s’est d’ailleurs dite «très inquiète» pour la Française Cécile Kohler, détenue «à l’isolement» en Iran dans «des conditions terribles». «J’ai pu poser des questions à des prisonnières qui ont passé quelques jours dans des cellules avec elle. Elles disent que sur le plan physique, elle est extrêmement affaiblie», a alerté la militante des droits humains de 52 ans, dont les propos étaient traduits en français. «L’isolement, ce sont des conditions terribles, une vraie torture, a-t-elle décrit. Il n’y a pas de promenade, quand j’y étais on n’avait que trois sorties dans la cour, de seulement vingt minutes, par semaine, la porte de sa cellule est fermée 24 heures sur 24 sauf pour aller à l’infirmerie.» Narges Mohammadi, incarcérée à Téhéran depuis novembre 2021, avait été libérée provisoirement pour raisons de santé en décembre. Elle n’a pas encore été renvoyée en prison, mais son statut légal reste incertain et elle est susceptible d’être à nouveau interpellée «à tout moment», selon l’avocate de sa famille.

En ce sens, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé mardi 7 janvier les ressortissants français à ne pas se rendre en Iran jusqu’à «la libération complète» de ses trois détenus dans ce pays. «La situation de nos compatriotes otages en Iran est tout simplement inadmissible ; ils sont détenus injustement depuis plusieurs années, dans des conditions indignes qui, pour certains, relèvent de la définition de la torture au regard du droit international», a déclaré le ministre lors de la conférence des ambassadeurs, assurant que Paris ne les oubliait pas «une seule seconde».

L’Iran, pays dans lequel 901 personnes auraient été exécutées en 2024 selon les Nations unies, et qui détient plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux, est accusé par leurs soutiens et des ONG de s’en servir comme monnaie d’échange dans des négociations d’Etat à Etat.