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Libération
Désescalade

La Syrie veut revenir à un accord de sécurité avec Israël

Le pays s’est déclaré vendredi prêt à coopérer avec les Etats-Unis pour remettre en place un pacte de désengagement comme celui en vigueur depuis 1974 qu’Israël a cessé de respecter depuis la chute d’Assad.
A man walks through the destruction in the city of Aleppo, Syria, June 23, 2025. The city of Aleppo is suffering from piles of destroyed buildings caused by a war that lasted fourteen years and ended with the opposition overthrowing the government of Bashar al-Assad. (Mahmoud Hassano/Reuters)
publié le 4 juillet 2025 à 17h38

L’accord de non-agression entre la Syrie et Israël tenait depuis 1974. Mais, depuis la chute du régime Assad, l’Etat hébreu ne le respectait plus. La Syrie s’est déclarée ce vendredi 4 juillet prête à coopérer avec les Etats-Unis pour revenir à une situation apaisée avec son voisin, qui mène des incursions et des attaques sur son territoire.

Depuis la prise de pouvoir en décembre par une coalition islamiste qui a renversé le président Bachar al-Assad, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie et a déployé ses forces dans la zone tampon démilitarisée du Golan, en violation de cet accord, selon l’ONU. Mais le nouveau dirigeant syrien, Ahmed al-Charaa, s’est bien gardé de répliquer, et Damas a reconnu avoir mené des pourparlers indirects avec Israël en vue de réduire les tensions avec son voisin, avec lequel il est techniquement en état de guerre depuis des décennies.

Pourparlers «significatifs»

Lors d’un entretien téléphonique avec son homologue américain Marco Rubio, le ministre des Affaires étrangères syrien, Assaad al-Chaibani, a affirmé que son pays «aspir[ait] à coopérer avec les Etats-Unis pour un retour à l’accord de désengagement de 1974». Les deux hommes ont également évoqué «les agressions israéliennes répétées contre le sud de la Syrie», selon un communiqué officiel.

Jeudi, l’émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack, avait déclaré dans une interview au New York Times que la Syrie et Israël menaient des pourparlers «significatifs» par l’intermédiaire des Etats-Unis visant à rétablir le calme le long de leur frontière. Mais la question d’un accord de paix avec Israël était encore «prématurée», prévenait la Syrie.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, avait pour sa part affirmé lundi que son pays était «intéressé» par une normalisation de ses relations avec la Syrie et le Liban voisins, soulignant toutefois qu’Israël n’avait pas l’intention de restituer la partie du Golan syrien qu’il a conquise en 1967 et annexée en 1981.

«Tentatives d’ingérence de l’Iran»

Cette zone a été évacuée en 1974, en vertu de l’accord de désengagement créant une zone tampon démilitarisée, surveillée par l’ONU sur le plateau du Golan, en partie occupé par Israël. Des Casques bleus sont chargés de contrôler le respect de cet accord.

Au cours de leur entretien téléphonique, Assaad al-Chaibani a par ailleurs reçu «une invitation officielle pour une visite à Washington au plus tôt», a par ailleurs ajouté le communiqué, selon lequel les Etats-Unis ont exprimé la volonté de rouvrir leur ambassade à Damas. Les deux hommes ont aussi évoqué «la participation du président Charaa aux réunions de l’Assemblée générale de l’ONU», participation qui n’a pas été confirmée par l’instance.

Par ailleurs, le ministre syrien a exprimé «son inquiétude croissante face aux tentatives d’ingérence de l’Iran» en Syrie, a indiqué le communiqué. Téhéran était un des principaux soutiens politique et militaire du pouvoir de Bachar al-Assad, dont des fidèles ont été accusés par les nouvelles autorités de fomenter des troubles.